Un rideau est baissé, mais l'activité se poursuit sous d'autres formes : ANPR, ANPéRo, notamment au café-librairie Michèle Firk
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2013/08/19
Ostie d'calisse d'maudit tabarnak !
S'il y en a qui disent qu'à l'Entropie c'est le foutoir, le bordel, l'anarchie, c'est qu'ils ne connaissent pas le MacLeod's Books, sur la Pender-Street-West, à Vancouver, ou bien qu'ils ont la langue aussi mauvaise que des vipères :
Capture d'écran de la série télé Fringe, avec Clark Middleton dans le rôle de Markham, le bouquiniste un peu fou, mais vachement sympathique...
Merci pour ce rappel de sacres et de la ronde des jurons (version Brassens) québécois. Nous discutions ce matin même encore de cette technique de dissimulation de termes religieux convertis en insultes dans la belle province par la déformation des mots originaux : côlise (calice), crisse (Christ), yable (Diable), Esti ou 'sti (hostie), tabarnak (tabernacle), viarge (Vierge). Apocope (du grec "retrancher") et aphérèse (ablation) sont des deux mamelles du juron. On trouve même des déformations plus fortes : "torrieux" pour "tort à dieu".
Et tout d'un coup, on redécouvre les équivalents en français : morbleu ou mordious (mort à Dieu), palsembleu (par le sang de dieu), parbleu (par Dieu), sacrebleu, ventrebleu et les sapristis qui parsèment la littérature et les chansons de Brassens, mais également "diantre", déformant le diable aux pieds fourchus. Dieu est bleu, comme un orage. Diantre. On n'utilise pas le nom de Dieu en vain, même s'il multiplie les pains et se transforme en vin.
L'anglais n'est pas en reste (il faut bien, à Vancouver) : les couples god/gosh, damn/darn, hell/heck sont des "curse words" ou "minced oath".
"Boudi !", me disait mon hôte en Lozère ce matin encore, à deux pas des camisards et des restes du pape Urbain V.
On en apprend tous les jours ! Un mot sur mon père, un italien élevé par sa mère dans la foi et la dévotion, et qui n'hésitait pourtant pas à gueuler des DIO CANE, PORCO DIO, PORCA LA MADONNA, quand le marteau venait à riper sur ses doigts... Point d'apocope ni d'aphérèse dans la langue de Dante — du moins à ma connaissance, qui n'est pas bien grande.
Dis pas ça ! Aux jours d'astheure, j'ai un cousin mien qui s'en va chaque année en pèlerinage à Medjugorje, l'équivalent de Lourdes, en Bosnie-Herzégovine. La dernière fois qu'on a piqué une jase ensemble, on s'est mis à causer bouquins en fumant un clope, et c'est là que j'ai appris qu'il était bondieusard : - Mais tu lis beaucoup ? que je lui demande. - Un poco... un peu tous les jours, qu'il me répond. - Ah ! Et tu lis quoi ? Du Moravia ? Du Buzzati ? Du Calvino ? - Les Evangiles !! Tu connais ? - Euh... pas vraiment, non. Eh bien, crois-moi si tu veux, mais ça l'a beaucoup déçu.
Merci pour ce rappel de sacres et de la ronde des jurons (version Brassens) québécois. Nous discutions ce matin même encore de cette technique de dissimulation de termes religieux convertis en insultes dans la belle province par la déformation des mots originaux : côlise (calice), crisse (Christ), yable (Diable), Esti ou 'sti (hostie), tabarnak (tabernacle), viarge (Vierge). Apocope (du grec "retrancher") et aphérèse (ablation) sont des deux mamelles du juron. On trouve même des déformations plus fortes : "torrieux" pour "tort à dieu".
RépondreSupprimerEt tout d'un coup, on redécouvre les équivalents en français : morbleu ou mordious (mort à Dieu), palsembleu (par le sang de dieu), parbleu (par Dieu), sacrebleu, ventrebleu et les sapristis qui parsèment la littérature et les chansons de Brassens, mais également "diantre", déformant le diable aux pieds fourchus. Dieu est bleu, comme un orage. Diantre. On n'utilise pas le nom de Dieu en vain, même s'il multiplie les pains et se transforme en vin.
L'anglais n'est pas en reste (il faut bien, à Vancouver) : les couples god/gosh, damn/darn, hell/heck sont des "curse words" ou "minced oath".
"Boudi !", me disait mon hôte en Lozère ce matin encore, à deux pas des camisards et des restes du pape Urbain V.
On en apprend tous les jours !
RépondreSupprimerUn mot sur mon père, un italien élevé par sa mère dans la foi et la dévotion, et qui n'hésitait pourtant pas à gueuler des DIO CANE, PORCO DIO, PORCA LA MADONNA, quand le marteau venait à riper sur ses doigts... Point d'apocope ni d'aphérèse dans la langue de Dante — du moins à ma connaissance, qui n'est pas bien grande.
La tradition se perd, plus personne n'a aucun respect pour rien :)
RépondreSupprimerJ'allais oublier : à ceux qui croivent que Yes we can n'est que "Thank you Satan" à l'envers, trouvez un exutoire dans les paroles de Léo Ferré, dans les cordes de Babeth et de Mathias (porco-Dionysos) : Thank you Satan en vivant.
RépondreSupprimerDis pas ça ! Aux jours d'astheure, j'ai un cousin mien qui s'en va chaque année en pèlerinage à Medjugorje, l'équivalent de Lourdes, en Bosnie-Herzégovine. La dernière fois qu'on a piqué une jase ensemble, on s'est mis à causer bouquins en fumant un clope, et c'est là que j'ai appris qu'il était bondieusard :
RépondreSupprimer- Mais tu lis beaucoup ? que je lui demande.
- Un poco... un peu tous les jours, qu'il me répond.
- Ah ! Et tu lis quoi ? Du Moravia ? Du Buzzati ? Du Calvino ?
- Les Evangiles !! Tu connais ?
- Euh... pas vraiment, non.
Eh bien, crois-moi si tu veux, mais ça l'a beaucoup déçu.