L'auteur : O. Chiacchiari |
L'acteur : J. Probst |
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Carrière bancaire à votre service, bonjour !
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Bonjour, je... j'appelle au sujet de votre annonce.
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Vous souhaitez travailler dans le secteur bancaire ?
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Je souhaite poursuivre ma carrière dans le secteur, oui.
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Quel âge avez-vous ?
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...
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Monsieur ?
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Oui !
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Ah ! j'ai cru qu'on avait été coupé... Quel âge avez-vous ?
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24 ans.
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24 ans ! Parfait, magnifique, idéal !
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24 ans d'expérience ! J'ai une certaine expérience, oui, une expérience
certaine, même.
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Oui, bien sûr.
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Et avant mes 24 ans d'expérience, il se trouve que j'ai existé 29 ans, ce qui
me fait 53 ans au total, qui ne sont pas venus d'un seul coup, figurez-vous !
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Oui, mais...
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J'ai existé année après année, toutes ces années, et je ne permets à personne
de m'en faire le reproche.
Et
toc ! Un peu plus tard, revenant bourré du dancing où il a fait la bringue,
Emile réveille à 5h00 du matin l'ami qui l'héberge :
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Y te reste du whisky ? Ton malt d'Ecosse ?
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Je bosse, moi ! Je me lève tous les matins pour un salaire minable, et même si
ça me plait pas je me force, et tu sais pourquoi ? Parce que je veux me
maintenir à flots, rester dans le jeu, voilà pourquoi !
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Le gentil p'tit contribuable ! Si t'es assez con pour perdre ta vie à la
gagner, pour t'faire exploiter par des types qui te foutront dehors quand y z'auront plus besoin de toi, ça te regarde.
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Pousse pas le bouchon trop loin !
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Parce qu'y te foutront dehors, au moment où tu t'y attendras le moins... y te
balaieront d'un revers de main, en te disant que t'as le plus profil... y te
jetteront après usage... y t'écraseront comme une punaise... et le gentil petit
contribuable que t'es il aura plus que ses somnifères pour disparaître.
Emile
est alors foutu dehors manu-militari, ce dont il a maintenant l'habitude, mais
il lui reste encore à découvrir l'univers de la rue... C'est ici :
On
peut retrouver l'auteur Olivier Chiacchiari (prononcer Kiakiari) dans une autre
émission littéraire de la RTS, Entre les lignes, au cours de laquelle il
évoque sa pièce et son acteur principal :
On
peut aussi écouter Jacques Probst lire de sa voix éraillée l'un de ses propres
textes, La lettre de New-York :
Ou
encore celui-ci, sur la musique, contrebasse, piano et batterie, Un trio
:
Et
enfin, inspiré d'une nouvelle de Julio Cortazar, cet autre monologue sur le
destin d'un boxeur argentin, El Torito (lu par Mauro Bellucci) :
http://www.rts.ch/espace-2/programmes/imaginaires/2806587-imaginaires-du-02-01-2011.html#2806588
A noter que les mises en ondes sont particulièrement soignées et toutes signées du réalisateur Jean-Michel Meyer, il convenait de le signaler.
A noter que les mises en ondes sont particulièrement soignées et toutes signées du réalisateur Jean-Michel Meyer, il convenait de le signaler.
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