http://www.ina.fr/video/CPB80053398 |
Une émission datant du siècle dernier, du temps où
l'on fumait et picolait encore sur les plateaux télé, où l'on portait aussi des
pattes d'eph' et des cravates en soie sur des chemisettes à col haut, il y a
trente ans déjà.
Le 14 mars 1980, peu après le journal du soir de
Léon Zitrone (87 morts dans un accident d'avion à
Varsovie... incident nucléaire à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux... marée
noire sur les côtes d'Armor... flambée des taux d'intérêt... 1 047 000 chômeurs... le
trou de la Sécu...), Pivot présentait un
nouveau numéro d'Apostrophe, le 228ème :
La fantaisie c'est le refus des habitudes, l'imagination, l'imprévu, une certaine allégresse créative. Alors comme nous vivons actuellement une période plutôt épaisse, passéiste et conformiste, eh bien accueillons avec plaisir et reconnaissance des écrivains qui nous montrent de la fantaisie.
A sa gauche, un septuagénaire d'allure goguenarde :
Jorge Amado, venu à Paris à l'occasion de la sortie de son dernier bouquin, Tiéta
d'Agreste ou le retour de la Fille Prodigue. Un Amado tel qu'en lui-même, ainsi
qu'on l'imagine, modeste et généreux, disert et drôle, avec un fond de gravité
dans le regard et de tristesse dans la voix. Autour de lui : le déluré René Fallet, 3 grammes de
Beaujolais dans le sang, la moustache en broussaille et les gestes un peu trop
familiers d'un mec bourré ; l'excellent Daniel Boulanger, sobre et plutôt
guindé, mais l'œil affûté et la parole tranchante ; aussi Frédérick Tristan,
Florence Delay et François Coupry, trois jeunes intellos aux postures plus ou
moins marquées, mais d'autant plus perceptibles face au naturel et à la
simplicité bonhomme d'un Jorge Amado.
Une émission qui vaut donc le coup d'œil et 2,99€.
Toujours
dans les archives de l'INA, et pour la même somme, une intéressante Radioscopie de Jacques Chancel consacrée au chantre de Bahia, le 25 juin 1976. Une émission
au cours de laquelle Amado évoque, entre autres choses, ses origines, son
parcours, son oeuvre et ses engagements, mais où il parle surtout de son amour
de la vie, aussi du Brésil et des Brésiliens, de tous les Brésiliens, et ça vaut là
encore le coup d'y coller son oreille à l'heure même où 1 million d'entre eux
descendent tous les jours dans la rue.
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