Une émission plutôt cafardeuse durant ses deux
premiers tiers, tout en messes basses et chuchotis, avec odeurs d'encens et de
cire brûlée, genre veillée funèbre. Pas gaie du tout. Et puis, de la 21ème à la
26ème minute, le reporter vient coller son micro sous le nez d'un libraire
atypique : Jo-le-Bouquiniste, un véritable personnage de roman, épique et farfelu, comme qui dirait tout droit sorti des rayonnages.
Dialogue :
-
Bonjour ! Ça fait longtemps que vous êtes dans cette... euh... petite boutique
?
-
Trente-deux ans.
- Alors
c'est une toute petite boutique, c'est pas très grand ?
-
Ouais... ouais... c'est pas grand, mais ça m'suffit largement pour foutre le
bordel, hein. Plus grand ça s'rait encore plus de bordel et pis c'est tout. De toute façon j'range pas, j'ai jamais rangé et j'vois pas pourquoi je
rangerai, j'ai pas qu'ça à faire, hein !
- Et
comment êtes-vous arrivé dans ce métier ?
- Ben...
pasque de toute façon j'avais pas de fric et que c'était un des rares métiers
où vous pouviez démarrer sans pognon, juste il fallait quelqu'un qui vous loge
et vous donne à bouffer : ma femme. [...]
- Et
donc, vous, au fur et à mesure des années, vous avez pu rendre votre activité
rentable ?
- Oui,
oui, officiellement, oui... mais bon c'est pas ici : je fais mon chiffre d'affaire
à part... je vends des trucs que j'ai chez moi... des trucs comme ça... ou des
clients qui me demandent des trucs spéciaux... et ainsi de suite, voilà [...]
Moi je m'intéresse qu'aux passionnés, hein, les autres ils m'emmerdent ! Je
m'occupe des passionnés à qui je vends des photos, n'importe quoi, des timbres,
des vieilles rustines de vélo...
-
Mais alors là c'est plus du livre ?
- Mes
collègues ils vendent que des livres : pas de bol, au bout de trente ans, les
livres ils les ont tous ! [...]
A l'écoute ici :
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