Non, monsieur, le Brésil n'est pas que le pays du
football, du carnaval de Rio et des belles filles à moitié nues des plages de
Copacabana.
Le Brésil est la plus grande nation d'Amérique du Sud et
la 6ème puissance économique mondiale, loin devant l'Allemagne, la France et le
Royaume-Uni.
C'est aussi le 5ème pays du monde de par sa superficie
(presque aussi vaste que l'ensemble du continent européen) et par son nombre
d'habitants (3 fois plus nombreux qu'en France).
Pour se faire une idée de sa population il suffit de se la
représenter blanche à 50%, puis d'imaginer tous les mélanges possibles entre
indiens autochtones, colons portugais, esclaves africains (angolais, congolais,
camerounais), immigrants européens (italiens, portugais, espagnols), puis
arabes (syriens, libanais) et enfin japonais, le tout essentiellement réparti
dans les grandes agglomérations du littoral atlantique — hormis les amérindiens,
quelques milliers d'individus vivant surtout en Amazonie dans des conditions...
disons difficiles.
Donc un pays cosmopolite et fortement métissé, où,
contrairement à notre vieille Europe, les "étrangers" et leurs
descendants ne sont pas les boucs-émissaires de tous nos problèmes, ni la
source de discours démagogiques incitant de plus en plus souvent à la
xénophobie. Rien de tout cela au Brésil mais, en revanche, de fortes
discriminations raciales et d'encore plus fortes inégalités sociales. Probable
héritage des anciens maîtres portugais, le Blanc domine en effet outrageusement
une société où la clarté de la peau demeure un important facteur de réussite
sociale et professionnelle, sauf à s'appeller Edson Arantes do Nascimento, dit
Pelé, ou bien Gilberto Gil, l'auteur-interprète du célébrissime Toutes les filles de Bahia. Encore faut-il souligner ici les progrès accomplis en
l'espace d'une seule décennie, tant du point de vue de l'égalité des chances que
de la réduction de la misère ou de la lutte contre l'illettrisme, surtout celles
des enfants noirs ou métis des sordides favelas bâties au pied même des
quartiers les plus riches.
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Tarsila do Amaral : Operários (1933) |
Dez anos ! Dix ans
de socialisme soft et des millions
de manifestants qui descendent dans les rues au printemps 2013. Certains
analystes
français, sans doute nostalgiques de la politique ultra-libérale du
président Cardoso (un fiasco) ou, mieux encore, des vingt ans de dictature
militaire, ont cru voir dans ces manifestations l'échec des politiques mises en
œuvre par Dilma Rousseff et son prédécesseur Lula da Silva. D'autres
commentateurs, ceux-là presque réjouis, y ont vu le signe d'un déclin depuis
longtemps prédit. Et tous de dénoncer pêle-mêle les promesses non tenues, la
corruption galopante, les violences urbaines, mais négligeant toujours d'expliquer
qu'avant Lula c'était pire, sans doute pour nous laisser croire qu'avant c'était
mieux. Comme si l'on pouvait s'affranchir du jour au lendemain de l'héritage du
passé, de trois siècles d'esclavagisme africain faisant suite au massacre de millions
d'indigènes et précédant les luttes sanguinaires entre petits paysans et propriétaires
tout-puissants. Comme si l'on pouvait sortir d'un simple claquement de doigt
d'une société de type féodal et corrompue jusqu'à l'os, feindre
d'ignorer la succession des régimes dictatoriaux durant
lesquels la torture et la répression étaient la règle et non
l'exception, où les escadrons-de-la-mort sévissaient dans les favelas en
toute impunité, cependant que les gangs mafieux et les narco-trafiquants s'y
implantaient avec l'aval des autorités... bref, comme si l'on pouvait effacer d'un
coup de gomme cinq siècles d'histoire : cinq cent ans d'un règne sans partage !
depuis ce jour de l'an de grâce 1500 où le navigateur portugais Pedro Alvares
Cabral "découvrait" une terre inconnue, à quelques milles au sud de
l'actuelle Salvador da Bahia.
On trouvera de nombreuses données comparatives dans le très
intéressant document que voici (La France et le Brésil en chiffres - Juin 2013) :
Le Brésil est le
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3%A9sil_%28bois%29
bois de braise (brasa en portugais).
Avec les émeutes en cours, le Brésil n'est plus
http://www.youtube.com/watch?v=hVEk1wiUxa0"
anti-braise
Le Brésil est
https://plus.google.com/photos/116097298586513583675/albums/5934998799293181633/5934998801407337986?banner=pwa&pid=5934998801407337986&oid=116097298586513583675
le Havre au matin
Le Brésil est
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_ville_est_un_%C3%A9chiquier
la ville est un échiquier de John Brunner. Le Brésil est brun clair.
Je suis Brésilien, j'ai de l'or, et j'arrive de Rio-Janeire :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=aPiAvi9vVbo
Le Brésil est une opérette.
La rua Madureira
Supprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=uo4qrvSxcD4
Ça change des cornichaõ
Les Brasileiros vus par los Gringos :
Supprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=bhoopK4h0Bw