2014, annus horribilis ! Hâte qu'elle s'achève
enfin, dans l'espoir un peu sot que la prochaine soit meilleure, ou du moins
que la balance s'équilibre un peu mieux entre rires et pleurs... Bref, nous
voici donc en décembre, aux premiers frimas, et dans quelques jours viendra
l'heure des bilans, des rétrospectives et des nécrologies dressées au pied des
sapins. Ainsi, au cours de cette année nous ont quitté les écrivains Pirotte et
Boulanger, Abdelwahab Meddeb et Garcia Marquez, de grosses pertes pour
l'humanité, mais d'autres sont nés dont on ignore encore le nom et qui les
remplaceront et puis disparaîtront, etc.
Foule d'ANPéRistes en liesse devant la librairie l'Entropie |
Durant ces douze derniers mois, sept ANPéRos ont eu lieu et autant de Kultur-Pop ont vu le jour à la librairie l'Entropie. C'est une belle moisson, non ! Presque deux par saison, et chacun d'eux toujours aussi bien arrosé, peut-être même un peu trop selon les ligues de vertu toujours aussi promptes à juger leurs prochains. Vrai qu'il arrive parfois, surtout passé minuit, que l'élocution d'untel(le) soit rendue un peu difficile par excès de libation, ou pour le dire autrement : j'avoue avoir vu certains soirs des mecs et des nanas franchement bourrés, oh, pas au point de rouler sous les tables, ni de vomir leurs tripes et boyaux, mais à celui de ne plus se rappeler le lendemain ce qu'ils avaient dit la veille dans leurs pires moments d'ivresse et d'oubli. Je les ai alors vu nus et fragiles, sincères, émouvants, cherchant dieu sait quoi au fond des bouteilles... peut-être la même chose que je cherche moi-même au fond des bouquins ?
Attention ! un ANPéRo n'est pas qu'une réunion de pochetrons, et la librairie une gargote infâme où l'alcool coule à flot. Ce qui s'y déverse avant tout, c'est un cocktail de culture et d'humour. On y vient pour le plaisir de se rencontrer, d'échanger, de s'amuser, aussi de se faire mousser un peu, y a pas de mal à ça. Les soirs de grande affluence, notamment au printemps, pas moins d'une douzaine de personnes sont venues tailler ici la bavette sur fond de vieilles chansons, de génériques ou d'extraits d'émissions de la plus en plus controversée France Culture. En ont pris notamment pour leur grade : Adler et Voinchet ! Et servis pour l'hiver : Couturier et Kronlund ! De ça et du reste, m'en souviens comme d'hier, mais ce qui reste gravé-là, ce sont surtout des visages et des voix : une expression de malice par-ici et, par-là, une autre d'inquiétude... ici un rire en cascade et là un tout petit gloussement... ce genre de choses, ou disons d'attitudes, qui nous définissent au moins aussi bien que nos actes et bien mieux que nos paroles.
Du dernier ANPéRo de l'année, celui d'avant-hier, nous savons peu de chose, sinon qu'ils étaient trois fidèles à s'être à nouveau réunis au milieu des livres... tous trois la mine sans doute un peu triste d'être si peu nombreux, mais avec au fond de leur besace ce qu'il faut de myrrhe et d'encens pour célébrer les retrouvailles envers et contre tout.
Exactement ce qu'il fallait dire, Bruno, même mou du bassin !
RépondreSupprimerMais nous étions plutôt quatre avec moi, et suppléés de surcroît par l'archi-anti-Onfray Han, cher ami inextinguible…