« Au Brésil il y a peut-être des romans aussi grands
que Le
Temps et le Vent. De plus grands je n'en connais pas » (Jorge Amado)
ENORME !! Que ce soit du Brésil ou d'ailleurs, de
plus grands romans que Le Temps et le Vent (tome 1), je n'en connais pas
non plus. D'aussi grand ? Peut-être Vie et Destin, du russe Vassili
Grossman. Deux histoires se déroulant en des lieux et des temps différents,
mais deux auteurs assez semblables par cette extraordinaire capacité qu'ils
avaient à animer leurs personnages en les dotant d'une âme,
d'un souffle, de caractère et d'appétits, au point de les rendre tout bonnement
humains. Aussi ce même talent à faire surgir en quelques mots quantité d'images
dans l'esprit du lecteur : il suffisait en effet à Grossman ou à Verissimo
d'évoquer par exemple une cheminée, plus cinq ou six morceaux de bois secs,
pour qu'aussitôt vous entendiez le feu crépiter, tout en sentant sur votre peau
la chaleur de ses flammes. Enfin, autres points communs entre les deux
écrivains nés à cinq jours d'intervalle, leur intérêt pour l'histoire, leur
intelligence de la vie et surtout cette toute petite chose qui leur donnait un
peu plus de poids sur terre : une conscience morale.
Il est difficile d'expliquer ce qu'est Le Temps
et le Vent sans énoncer d'abord quelques chiffres :
- 13 : le nombre d'années qu'Erico Verissimo a consacré à la rédaction de cette trilogie (débutée en 1948, achevée en 1961).
- 2250 : le nombre de pages constituant l'ensemble des trois tomes (dont seulement deux ont été traduits jusqu'à présent).
- 6 : le nombre de générations se succédant durant le siècle et demi couvert par le premier récit (entre 1745 et 1895).
Ni sans citer son épigraphe, tirée de l'Ecclésiaste :
Un
âge va, un âge vient, mais la terre tient toujours. Le soleil se lève, le
soleil se couche, il se hâte vers son lieu et c'est là qu'il se lève. Le vent
part au midi, tourne au nord, il tourne, tourne et va, et sur son parcours
retourne le vent.
Ou les quatre premières lignes par lesquelles
l'auteur nous plonge à son tour dans l'immuable et universelle vanité des
choses :
C'était
par une froide nuit de pleine lune. Les étoiles scintillaient sur la ville de
Santa Fé, si déserte et si calme qu'on l'aurait prise pour un cimetière
abandonné. Si absolu était le silence et l'air si léger qu'on aurait pu
entendre le serein tomber dans la solitude [...]
S'ensuit une histoire dont on ne peut guère donner
qu'un bref aperçu tant les péripéties sont nombreuses et variées. Savoir que
toute l'action du roman se déroule dans le Rio Grande du Sud, mais qu'au niveau
de sa construction temporelle elle se présente sous la forme d'un constant
va-et-vient entre passé et présent — le premier éclairant peu à peu le second
de manière très cinématographique —, l'ensemble étant, de plus, méthodiquement
entrecoupé d'une sorte de chant à la façon des tragédies grecques antiques.
Donc très élaboré.
Savoir aussi qu'à travers cette saga familiale c'est
tout un pan de l'histoire brésilienne qui nous est ici raconté : de la conquête
de Rio Grande par ses primo-habitants jusqu'à la guerre civile de 1895, en
passant par celles de l'Indépendance, de Farroupilha, de Cisplatine, de la
Triple Alliance, aussi l'abdication de l'empereur, l'abolition de l'esclavage,
l'immigration européenne, les épidémies de peste, de choléra... le temps qui
passe et qui emporte les hommes, comme le vent la poussière.
Savoir encore qu'au niveau symbolique, éros et
thanatos sont figurés par une vieille paire de ciseaux et un poignard au manche
d'argent, l'une et l'autre se transmettant de génération en génération : les
ciseaux pour les filles, elles couperont avec le cordon ombilical de chaque
nouveau-né, et le poignard pour les gars, ils en useront comme en usent tous
les garçons, c'est là leur patrimoine, avec aussi leur nom, leur caractère et
leur physionomie hérités de leurs lointains ancêtres.
Et savoir enfin qu'une fois qu'on a dit tout ça du
bouquin, on n'en a presque rien dit, tellement... tellement il est ENORME.
Extraits :
Aux alentours de 1765, la rencontre entre Ana et
Pedro l'indien, à l'origine de la lignée Terra-Cambarà :
[...] On entendait au loin la
flûte de Pedro. Ana se sentait les yeux lourds, la tête vide, le corps moulu et
endolori, comme si elle venait d'être battue. Elle regarda dehors mais ne put
supporter l'éclat du soleil. Des mouches bourdonnaient en voltigeant. Un âne
pleureur commença à braire au loin.
- Je crois que je suis malade,
murmura-t-elle.
- Ce doit être tes affaires qui
arrivent, lui dit sa mère, les bras plongés dans l'eau graisseuse.
Ana ne répondit pas. Elle
continua d'essuyer les assiettes. Le son de la flûte aggravait la sensation de
chaleur, de lassitude, de malaise.
- Si au moins il s'arrêtait de
jouer, murmura-t-elle.
Elle ne prononçait jamais le nom
de Pedro. Pour en parler, elle disait "lui" ou "cet homme".
- Laisse-le, le pauvre, répliqua
la mère. Il est si seul, faut bien qu'il s'amuse un peu.
Ana était inquiète. Au fond elle
savait de quoi il s'agissait, mais elle avait honte et aurait voulu penser à
autre chose. Impossible. Le pire était de sentir la pointe de ses seins (le
seul contact de la blouse la faisait frissonner) et son sexe comme trois foyers
ardents. Elle savait ce que cela voulait dire. Depuis l'âge de quinze ans, la
vie n'avait plus de secrets pour elle. Durant ses insomnies, elle
s'interrogeait sur ce qu'on ressentait à être embrassée, baisée, pénétrée par
un homme. Elle n'ignorait pas que c'étaient là pensées indécentes, qu'il
fallait chasser. Mais elle les avait bel et bien dans la tête et dans le corps,
et rien au monde ne pourrait lui faire avouer à personne, ni à sa mère, ni à la
statue de la Vierge, ni au curé en confession, les choses qu'elle sentait et
désirait. Et maintenant, là, dans la touffeur de midi, sous le son de cette
flûte, elle était possédée comme jamais du désir de l'homme. Elle pensait aux chiennes
en chaleur et se dégoûtait elle-même. Le souvenir du taureau couvrant une vache
lui causait un fourmillement de honte par tout le corps. C'était encore le
désir. La faute en était à la canicule. Elle pensa aller se baigner. Mais non.
Après le repas c'est mauvais. Et puis il aurait fallu marcher jusque là-bas
dans la fournaise. Le trou d'eau était comme un lieu interdit, un danger.
C'était Pedro. Pour y arriver, elle devait passer devant sa cabane. Il risquait
de la voir.
L'eau devait être fraîche. Ana y
plongea en pensée. Elle sentit les lambaris lui frôler les jambes et les seins.
Et puis voilà la main de Pedro qui se glissait sur ses cuisses pour les
caresser, molle et ondulante comme un poisson. Quelle honte ! C'était le mâle
qu'elle voulait. Et si elle pensait à Pedro, c'est que, mis à part son père et
ses frères, il était le seul homme ici. Seulement pour cette raison. Puisque,
en vérité, elle le haïssait. Elle pensa à ses lèvres humides collées à la flûte
de bambou. Aux lèvres de Pedro sur ses seins. Cette musique sortait du corps de
Pedro et pénétrait son corps à elle... Oh ! mais elle le détestait ! Il était
sale. Il était mauvais. Tout en le haïssant, elle ne pouvait détacher sa pensée
de son corps à lui, de son visage, de son odeur, elle ne pouvait pas, ne
pouvait pas, ne pouvait pas.
- S'il s'arrêtait de baiser ! —
réalisant qu'elle avait dit : baiser au lieu de jouer, elle rougit et se
troubla.
Elle laissa tomber une assiette
qui heurta le sol avec un bruit mou. Dona Henriqueta, inquiète, lui dit d'aller
se coucher. Sans un mot elle se dirigea vers son lit.
Une lettre de septembre 1855, adressée par le
docteur Carl Winter à l'un de ses compatriotes allemands :
« Mein lieber baron, quatre ans
aujourd'hui que je suis à Santa Fé. Je ne porte plus le chapeau haut de forme,
mes habits européens tirent à leur fin, et, hélas, je m'adapte peu à peu. J'en
tire une impression de décadence, de dissolution, de dépersonnalisation.
Bientôt, tel un pauvre caméléon, j'aurai la couleur de mon habitat. Je me suis
fait au maté, bien que je déteste cet amer breuvage. (Peut-on comprendre les
contradictions de l'âme humaine ?) Je vivais chastement, faute de femme que
j'aimasse ou qui voulût coucher avec moi. Mes songes érotiques étaient peuplés
de femmes blondes et je devais me contenter de ces amours oniriques,
maintenant, mon cher, il arrive que mon esprit chancelant cède aux appels de
cette chair faible — qui, soit dit en passant, reste très maigre sur ses os —
et que j'attire dans mon lit des filles faciles, des Indiennes et même des
mulâtresses. Après ces orgies, je sors mon violon et je prends un bain de
musique. Ou alors, j'ouvre mon Heine et je m'inonde de poésie. Puis, pendant
mes longues semaines de chasteté, je reviens à mes vagues rêveries de femmes blondes
et germaniques. Ah ! mon ami, je suis le personnage d'un drame que Goethe
n'écrirait jamais, un drame qui n'apporterait la gloire à personne, parce qu'il
est sordide, vide et sans contenu. Mais c'est plutôt une comédie. Pourquoi je
reste ici ? Pourquoi ? Je ne sais. Quelque chose m'attache à cette terre. Ni
affection, ni amour. L'habitude. L'habitude est comme une épouse que nous
n'aimons plus, que nous détestons désormais, mais à laquelle nous sommes collés
par force... L'habitude, et la paresse. L'inertie, Carl, a de la force. La
routine est une fade ballade aux rimes éculées.
La vie ici est monotone. Il
n'arrive rien. De temps à autre on m'appelle pour un homme étripé dans un duel,
pour une affaire d'honneur, une querelle aux courses, aux cartes, aux osselets.
Même cela, c'est de la routine. Un intestin ressemble à un autre intestin ; les
réactions sont toujours les mêmes. Les patients supportent les remèdes sans
crier. On n'est jamais d'accord pour savoir qui a commencé, qui a tort.
Il apparaît rarement une tête
nouvelle. Les jours se ressemblent. Le courrier arrive une fois par semaine,
quand il arrive. Une charrette met une éternité pour aller à Rio Pardo et en
revenir. Les gens sont bons, dans l'ensemble, mais d'une bonté un peu sèche,
rugueuse. Les sujets de conversation limités. On parle bétail, chevaux,
troupeaux, hivernages, nourriture, terres, ou alors bagarres, guerres et
révolution passées ou à venir.
Ah ! j'allais oublier de
t'apprendre une grande nouvelle. Lucia, ma Melpomène, a eu un fils. Elle l'a
appelé Licurgo, non qu'elle admire le chef spartiate, mais parce que (elle me
l'a avoué avec un sourire angélique) ce nom a une sonorité sombre, dramatique.
Bien vu : Licurgo, c'est vraiment un nom de la nuit. On ne m'a pas appelé pour
l'accouchement. Ils ont préféré une vieille négresse aux mains sales mais
expertes. Je m'en suis réjoui, car pour rien au monde je n'aurais voulu voir ma
muse de la Tragédie dans cette conjecture tragi-grotesque. Je l'ai vue tout de
suite après. Elle était plus belle que jamais et irradiait lumière et bonté.
Oui, bonté, Carl. Après tout ce que je t'ai dit d'elle, ça a l'air absurde.
Mais c'est ce que j'ai senti. A ce moment, mein liebe baron, je l'ai aimée. Je
l'ai aimée tendrement pour la première fois, et cet amour a duré exactement le
temps que j'ai passé dans cette chambre qui sentait l'encens. Elle n'a pas de
lait. On a fait venir une Noire de l'estancia pour allaiter. Le père, l'orgueil
le rend jobard. La grand-mère, si elle est contente, sait cacher ses sentiments
sous un masque de pierre.
[...] Changeant de sujet, je
dirai que les hivers rigoureux de Santa Fé m'ont révélé une mixture délicieuse
que mon cher baron doit déjà connaître. C'est la cachaça, avec du miel et du
jus de citron. Positivement divin ! Si on te raconte, Carl, que je suis mort
ivre dans un caniveau de Santa Fé, tu peux le croire, à la réserve près qu'il
n'y a pas de caniveaux à Santa Fé, pour la simple raison qu'il n'y a pas de
chaussées comme il n'y a pas de réverbères, comme, en dernière analyse, il n'y
a rien. C'est peut-être cette absence de tout qui me fascine et me retient.
[...] Envoie-moi, quand tu le
pourras, livres et journaux. Même périmés, car dans ce bourg oublié des dieux
et des hommes, je me persuade chaque jour davantage que le temps, en fin de
compte, n'est qu'une invention des horlogers suisses pour vendre leurs coucous.
Envoie des livres, ou je vais oublier l'allemand. J'ai relu mille fois mon
volume de Heine. Mon Faust est hors d'usage parce que la belle Gregoria l'a
laissé tomber dans l'eau de la lessive.»
En 1895, une discussion amicale au cours de laquelle
s'entremêlent gaiement l'herméneutique et les pâtés en croûte :
Le père Atilio Romano avait
devant lui une assiettée de pâtés, qu'il dévorait avec une telle fougue qu'il
lui arrivait de les enfourner entiers dans sa bouche. Il mastiquait vaillamment
et en même temps continuait de parler car le Dr Winter, cet athée incorrigible,
ne le laissait pas en paix. En ce moment, il lui récitait par cœur des
passages d'un livre de son ami von Koseritz, autre hérétique de male mort. Le
buste incliné sur la table, la fourchette en bataille, le médecin fixait le
père tout en parlant :
- « Le Plus croyant d'entre
vous va-t-il croire que la Terre soit le centre de l'Univers et que Soleil,
Lune et les autres astres n'aient été créés que pour servir de lampions ? »
Le vicaire l'écoutait, souriant
et mastiquant.
- Et pourquoi pas ?
interrompit-il. Pourquoi pas, si Dieu l'a voulu.
Il se carra sur sa chaise et
demanda à une Noire de lui apporter des pâtés, puis, les lèvres luisantes de
graisse, les joues colorées, l’œil joyeux, il revint au médecin.
- Et pourquoi pas ?
Winter brandissait toujours sa
fourchette.
- « La Bible est l'oeuvre
d'ignorants ; l'histoire de la création est un mythe. Laplace avait raison
quand, à Napoléon qui lui demandait pourquoi il ne parlait pas de Dieu dans son
système de mécanique céleste, il répondit : "Sire, je n'avais pas besoin
de cette hypothèse." »
- Quos Deus vult perdere,
prius dementat, cita le père en lâchant un rot bienheureux.
- « L'état des couches
terrestres montre à l'évidence que l'homme est le fruit de l'évolution de la
matière, comme la Terre elle-même, comme tous les mondes qui peuplent
l'univers. »
Atilio Romano savourait son vin,
le gardant sur la langue pour ensuite l'avaler avec une sensuelle lenteur. Il
remplit de nouveau son verre.
- Rien de tout cela n'est nouveau
pour moi, docteur. Tous ces auteurs athées, vos amis, je les connais. J'ai
leurs livres à mon chevet, preuve que je ne les crains pas.
- Et vous ne trouvez pas qu'ils
ont raison ?
- Tout à fait ! Ah ! Voici les
pâtés chauds. — Il se frotta les mains — Servez-vous, belo !
Le Dr Winter ne se laissa point
émouvoir par les pâtés qu'on apportait devant lui, dodus, odorants, saupoudrés
de sucre et de cannelle. Il leur jeta un regard froid et revint à son
interlocuteur :
- Mais si vous trouvez qu'ils ont
raison, pourquoi continuez-vous à exercer le sacerdoce d'une religion basée sur
un mythe puéril ?
La grosse main du père avança et
ses doigts agrippèrent un pâté.
- La raison n'a rien à voir avec
la foi !
Et, ayant enfourné le pâté, il
l'enfonça avec les doigts.
- Vous avez lu Darwin et Lamarck,
n'est-ce pas ?
- Je les ai lus, et peut-être
mieux que vous.
- Vous acceptez les lois de
l'évolution et de la sélection ?
- Je les accepte.
- Alors ?
- Alors quoi ?
- Comment pouvez-vous
reconnaître, en même temps, l'autorité de la Bible ?
- La Bible parle dans un langage
symbolique, belo !
- C'est un sophisme !
- L'hypothèse évolutionniste
n'exclut pas Dieu nécessairement. Elle est plutôt une preuve de la suprême,
incomparable, subtile et imaginative intelligence du Tout-Puissant. — Il essuya
avec la pointe de sa serviette ses lèvres graisseuses — La Bible n'est qu'une
version poétique de la genèse, à la portée de l'intelligence du peuple.
- C'est de l'hérésie, père !
- Personne n'est plus autorisé
qu'un père pour proférer une hérésie, belo ! s'exclama le vicaire en riant aux
éclats.
Le Dr Winter secoua la tête en
riant de son rire de fausset. Il regarda son interlocuteur avec
sympathie. Il admirait le père Romano. Il avait connu d'autres vicaires à Santa
Fé : certains peu instruits qui vivaient dans la terreur sacrée de déplaire au
chef politique local. Ils ne lisaient pas et avaient peur de discuter.
Maintenant Santa Fé avait un vicaire indépendant, exubérant de santé et de
bonne humeur, un libéral, et, si absurde que cela paraisse, un libre-penseur.
Il possédait chez lui une riche bibliothèque où Winter, ravi, trouvait dans de
belles reliures en cuir certains de ses auteurs favoris : Renan, Schopenhauer,
Diderot... Un des livres de chevet du vicaire était le Candide de
Voltaire. Un jour, Winter avait surpris le père à lire les contes de Boccace,
avec d'homériques éclats de rire.
- Le vicaire qui lit Boccace !
s'était-il exclamé, stupéfait.
Fermant le livre avec fracas et
se levant en sursaut, le père avait expliqué :
- Je lis ce vaurien pour deux
puissantes raisons. Primo, parce que j'aime ça. Secundo, parce que ses
histoires matérialistes et paillardes me font mieux apprécier les délices de la
chasteté et de la vie spirituelle.
Le père était en général estimé
dans sa paroisse. Il savait raconter une anecdote, et, pasteur aimable, ne
passait pas son temps, comme ses prédécesseurs, à menacer ses ouailles des feux
de l'enfer. Quelqu'un a-t-il péché ? On va voir, asseyez-vous, mettez-vous à
l'aise, reposez-vous un peu. Ne craignez rien. Tout cela peut s'arranger. Dieu
est bonne personne. Ouvrez-lui votre cœur, bela. Allez ! J'écoute.
Erico Verissimo : Le
Temps et le Vent - Le Continent (1949)
Traduction française : André
Rougon (1996)
Editions Albin Michel
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