« Believe me, Jorge Amado’s Bahia exists, it’s
real and magic like he tells » (Spacca)
Hier soir, France Culture rediffusait un vieux carnet de voyage d'Abderrahmane Sissako et Manoushak Fashahi, tous deux partis leurs micros en main sur la route du Libertad, un quartier ouvrier de Bahia où les rites afro-brésiliens sont encore très marqués :
Et puisque Jorge Amado, le chantre de la Rome noire, n'est pas cité une seule fois au cours de cette émission, pas même lorsque l'indélicat Abderrahmane Sissako, au début du reportage, lit un passage de L'Invitation à Bahia comme s'il l'avait lui-même écrit, eh bien il nous recopiera dix fois l'extrait que voici en citant son auteur :
Apre et dure, un long chemin de
sacrifices, telle est la Route-de-la-Liberté [...], ainsi s'appelle le quartier
le plus populaire de Bahia. La population pauvre s'étend dans son périmètre.
Elle habite aussi des quartiers lointains comme la Cité de Paille, Sao Caetano,
Itagipe, Plataforma... Mais il y en a également dans le centre ville, mêlée aux
nantis, dans la zone du Pilori, le Tabuao, dans les rues tristes qui montent de
la ville basse, dans les petites chambres des vieilles demeures qui tombent en
ruines ou à côté des riches résidences de la Barra Avenida.
Si vous voulez connaître la qualité qui domine dans ces quartiers, ces maisons
infâmes, ces taudis, je vous dirai seul mot : résistance. Résistance à la faim et
à la maladie, au travail mal payé, à la mort des enfants, à l'hôpital, aux malheurs
de la vie. Résistance. La résistance du peuple dépasse toutes les limites. Malgré
tout, il survit. Et donne à ses quartiers immondes des noms d'espoir qui sont comme
un drapeau qu'il dresse avec ses mains maigres, mais encore puissantes : Route de
la Liberté !
(Jorge Amado, in L'invitation à Bahia, 1978)
(Jorge Amado, in L'invitation à Bahia, 1978)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire