2013/10/12

Le Brésil : cinq ou six choses utiles à savoir et pléthore de commentaires à deux balles...


Non, monsieur, le Brésil n'est pas que le pays du football, du carnaval de Rio et des belles filles à moitié nues des plages de Copacabana.
Le Brésil est la plus grande nation d'Amérique du Sud et la 6ème puissance économique mondiale, loin devant l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
C'est aussi le 5ème pays du monde de par sa superficie (presque aussi vaste que l'ensemble du continent européen) et par son nombre d'habitants (3 fois plus nombreux qu'en France).
Pour se faire une idée de sa population il suffit de se la représenter blanche à 50%, puis d'imaginer tous les mélanges possibles entre indiens autochtones, colons portugais, esclaves africains (angolais, congolais, camerounais), immigrants européens (italiens, portugais, espagnols), puis arabes (syriens, libanais) et enfin japonais, le tout essentiellement réparti dans les grandes agglomérations du littoral atlantique — hormis les amérindiens, quelques milliers d'individus vivant surtout en Amazonie dans des conditions... disons difficiles.
Donc un pays cosmopolite et fortement métissé, où, contrairement à notre vieille Europe, les "étrangers" et leurs descendants ne sont pas les boucs-émissaires de tous nos problèmes, ni la source de discours démagogiques incitant de plus en plus souvent à la xénophobie. Rien de tout cela au Brésil mais, en revanche, de fortes discriminations raciales et d'encore plus fortes inégalités sociales. Probable héritage des anciens maîtres portugais, le Blanc domine en effet outrageusement une société où la clarté de la peau demeure un important facteur de réussite sociale et professionnelle, sauf à s'appeller Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, ou bien Gilberto Gil, l'auteur-interprète du célébrissime Toutes les filles de Bahia. Encore faut-il souligner ici les progrès accomplis en l'espace d'une seule décennie, tant du point de vue de l'égalité des chances que de la réduction de la misère ou de la lutte contre l'illettrisme, surtout celles des enfants noirs ou métis des sordides favelas bâties au pied même des quartiers les plus riches.

Tarsila do Amaral : Operários (1933)

Dez anos ! Dix ans de socialisme soft et des millions de manifestants qui descendent dans les rues au printemps 2013. Certains analystes
français, sans doute nostalgiques de la politique ultra-libérale du président Cardoso (un fiasco) ou, mieux encore, des vingt ans de dictature militaire, ont cru voir dans ces manifestations l'échec des politiques mises en œuvre par Dilma Rousseff et son prédécesseur Lula da Silva. D'autres commentateurs, ceux-là presque réjouis, y ont vu le signe d'un déclin depuis longtemps prédit. Et tous de dénoncer pêle-mêle les promesses non tenues, la corruption galopante, les violences urbaines, mais négligeant toujours d'expliquer qu'avant Lula c'était pire, sans doute pour nous laisser croire qu'avant c'était mieux. Comme si l'on pouvait s'affranchir du jour au lendemain de l'héritage du passé, de trois siècles d'esclavagisme africain faisant suite au massacre de millions d'indigènes et précédant les luttes sanguinaires entre petits paysans et propriétaires tout-puissants. Comme si l'on pouvait sortir d'un simple claquement de doigt d'une société de type féodal et corrompue jusqu'à l'os, feindre d'ignorer la succession des régimes dictatoriaux durant lesquels la torture et la répression étaient la règle et non l'exception, où les escadrons-de-la-mort sévissaient dans les favelas en toute impunité, cependant que les gangs mafieux et les narco-trafiquants s'y implantaient avec l'aval des autorités... bref, comme si l'on pouvait effacer d'un coup de gomme cinq siècles d'histoire : cinq cent ans d'un règne sans partage ! depuis ce jour de l'an de grâce 1500 où le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral "découvrait" une terre inconnue, à quelques milles au sud de l'actuelle Salvador da Bahia.

On trouvera de nombreuses données comparatives dans le très intéressant document que voici (La France et le Brésil en chiffres - Juin 2013) :



4 commentaires:

  1. Le Brésil est le
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3%A9sil_%28bois%29
    bois de braise (brasa en portugais).
    Avec les émeutes en cours, le Brésil n'est plus
    http://www.youtube.com/watch?v=hVEk1wiUxa0"
    anti-braise
    Le Brésil est
    https://plus.google.com/photos/116097298586513583675/albums/5934998799293181633/5934998801407337986?banner=pwa&pid=5934998801407337986&oid=116097298586513583675
    le Havre au matin
    Le Brésil est
    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_ville_est_un_%C3%A9chiquier
    la ville est un échiquier de John Brunner. Le Brésil est brun clair.

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  2. Je suis Brésilien, j'ai de l'or, et j'arrive de Rio-Janeire :

    http://www.youtube.com/watch?v=aPiAvi9vVbo

    Le Brésil est une opérette.


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    1. La rua Madureira
      http://www.youtube.com/watch?v=uo4qrvSxcD4
      Ça change des cornichaõ

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    2. Les Brasileiros vus par los Gringos :

      http://www.youtube.com/watch?v=bhoopK4h0Bw

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