2014/04/26

Paroles d'embusqués : les profiteurs



« Une boucherie sans profit », disait à propos de la guerre un instituteur de Seyssins mobilisé au 105ème Régiment d'Infanterie. Sans profit, vraiment ? Pas pour tout le monde, non. On sait l'affaire particulièrement juteuse pour les mines de Carmaux, les manufactures Hotchkiss, la General Motors, l'usine Citroën et ses 10 000 obus par jour... On sait aussi les gains fabuleux réalisés par les familles Schneider, Renault, Krupp et consorts... On sait encore par ouï-dire la prolifération des mercantis aux  abords du Front, lesquels vendaient aux poilus la douzaine d’œufs et le litron de pinard au double ou au triple de ce qu'ils valaient ailleurs... On sait un peu moins la façon dont certains petits patrons plein d'opportunisme utilisèrent la situation afin de rentabiliser leur commerce, n'hésitant pas pour cela à jouer de la fibre nationale ou, pire, à instrumentaliser l'indicible angoisse des familles — l'inquiétude des mères pour les fils, des épouses pour l'époux — et vidant la bourse des unes pendant que les autres se vidaient de leur sang.

Il y aurait sans doute un livre à faire sur les dizaines de publicités parues dans la presse française entre septembre 1914 et novembre 1918, car ces publicités aussi, à leur façon, retracent l'histoire de la Grande Guerre :




































2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je fais actuellement un mémoire sur la publicité durant la Grande Guerre, et vos images m'intéressent beaucoup. Serait-il possible de connaître vos sources s'il vous plait ?
    Merci d'avance,
    Bien cordialement

    Mona E.

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    Réponses
    1. Bonjour,
      Les images publicitaires sont tirées de la presse quotidienne de l'époque ("Le Petit Parisien", "Le Petit Journal", "Le Matin", etc) que vous pouvez librement consulter sur le site Gallica.bnf.fr.
      Certains hebdomadaires (type "Les Annales" ou "L'illustration") en diffusaient quelques-unes également...
      Bien cordialement.

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