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2018/05/23

Philip Roth: The canine complex (a punny obituary)

This is story from: Philip Roth in the Curious Case of the Dog and the Poisoned Hamburger
“There’s a dog upstairs that barks. I’d like to give it a kick or some poisoned hamburger.” (Il y a un chien qui jappe au-dessus. J’aimerais lui donner un coup de pied ou un hamburger empoisonné.)


Here is my punny obituary (I started a joke):
A guy walks into a bar with his dog. The bartender says: "No dogs in here, please". "You don't get it," says the man, "it's no ordinary dog, my dog CAN talk." "OK pal" says the bartender. "If your dog can talk, I'll offer you the next drink". The man puts the dog on a stool, and asks him, very slowly, with separated words: "What... is... on top... of your... dog house?" 
"Roof!" goes the dog, gently. "Alright", says the bartender, "you got me. Here's your beer".

The guy slowly sips the cold beer, and after a while says: "let me try another one". Turning to the dog a second time: "How is your dog life?" 
"Rough!" barks the dog.  
"That's not so fair", says the bartender, "can you do something very cultural?". The dog's master thinks for a couple of seconds. And then, approaching his face to the dog head, asks gently: "Now, more difficult: who is the most talented American writer?". And the dog, with an interrogative tone: 
"Roth?" 
"I guess I have heard enough" says the bartender angrily, "get out NOW!" As they are on the street, the dog turns to the man and asks:
"Do you think I should have said 'Paul Auster' instead?"

2012/10/20

Charles-Maurice Chenu : Totoche


Totoche, prisonnier de guerre (Journal d’un chien à bord d’un tank) est un livre publié chez Plon en 1918, puis réédité en 1935, et devenu quasiment introuvable à ce jour, ce qui est bien dommage. L’auteur, Charles-Maurice Chenu, avocat de profession, a servi tout d’abord dans l’infanterie, puis dans un groupe de chars d’assaut qui n’en étaient alors qu’à leur début.

Dans cette courte fable, tantôt grave, tantôt drôle, mais toujours poignante, le lieutenant C.-M. Chenu prête sa voix à un chien prénommé Totoche. Les phrases de ce dernier sont concises, comme taillées dans le réel, à ras des tranchées, et si elles vont droit à l’essentiel, touchant à la fois le cœur et l’esprit, c’est sans doute que Totoche a les idées plus claires et plus distinctes que la plupart des hommes. Voici donc quelques-uns de ces aphorismes canins réservés à notre seul usage :

« Les sentiments des chiens, en matière de nationalités, n’ont pas l’absolutisme des sentiments humains »

« Au début du rapport, un gradé pousse un cri bref, qui déclenche chez les hommes un prodigieux fracas de talons. C’est ce bruyant entrechoquement des talons qu’on appelle la discipline. Lorsque les hommes ont des sabots, la discipline est magnifique »

« La collectivité déplorait hautement de n’avoir pas donné de coups et les individus se félicitaient intérieurement de n’en avoir pas reçu »

« Vous, au front, vous ne manquez de rien… 
- Il nous manque une distraction : celle de vous y voir »

« Les homards occupés à bouillir à l’américaine perdent leur sang-froid et distinguent mal le mécanisme de l’affaire où ils sont engagés. Le chef, au contraire, a la vue d’ensemble du déjeuner où ils auront leur place et leur rang»

« La vie des autres ne console pas toujours un homme de sa propre mort »

« L’expérience des autres est un objet de curiosité : elle n’est jamais un argument »

Le journal de Totoche n’est pas le récit de guerre le plus marquant qu’il m’ait été donné de lire, mais il est sans conteste possible l’un des plus originaux qui soit. A (re)découvrir, donc...

On trouvera ici une lettre inédite de Jeannine Marcou, la nièce de l'auteur.