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2016/01/10

Paroles de Poilu : Carnet de guerre (A. Ménabé)

« Pourquoi  se  faire  autant  souffrir  les  uns  les  autres  ? »


Si pour les nouvelles générations la guerre de 1914 appartient à un lointain passé, pour ceux qui fêteront leur 60ème anniversaire au cours de cette année, les hécatombes de Verdun ou du Chemin des Dames se déroulèrent à peine quarante ans avant leur venue au monde, et c'est dire que, d'une manière ou d'une autre, leurs grands-pères participèrent à cette boucherie dont certains revinrent et d'autres pas. Les miens en sont tous deux revenus... un peu cassés, mais entiers.
Je me souviens par exemple de celui que ma soeur et moi appelions "Pépé", un vieillard édenté et têtu que nous allions voir une fois l'an quelque part en Bretagne, au milieu des champs et des vaches. Je me souviens qu'il nous appris à jouer à la manille et aux palets sur planche, aussi qu'il avait les films de guerre en horreur et qu'il était d'autant plus avare de paroles sur cette période de sa vie que je n'étais pas moi-même curieux d'en savoir davantage, comme tout adolescent boutonneux, arrogant, un peu con ; et je me souviens surtout que lorsque me vint l'envie de lui poser des questions, il était malheureusement décédé depuis déjà longtemps.

André Fortuné Ménabé, soldat de seconde classe au 221e R.I, n'est pas mon grand-père, mais peut en faire office, car ce natif d'Avignon, âgé de 20 ans en 1914, a lui aussi beaucoup souffert à la fois physiquement et moralement. Si sa correspondance de guerre (que nous présenterons plus tard) est riche d'informations, son carnet de route l'est encore davantage, en ceci qu'il y consignait certains faits que ses lettres taisaient, sans doute en raison d'un contrôle postal qu'il savait particulièrement vigilant à l'égard des Régiments mutins tel que le 221ème d'Infanterie.

Voici donc quelques-unes des notes prises par André Fortuné Ménabé entre avril et novembre 1917 :

... En revenant de permission, j'apprends que notre régiment a eu des pertes et on m'annonce la mort de certains camarades... Après avoir visiter un cimetière de poilus qui est à proximité du quartier Valmy, nous ramassons une salade des champs pour le repas du soir... Nous passons la matinée à charger des tombereaux de résidus de cuisine qui sont entassés là depuis un temps infini : ça pue tellement que nous craignons d'attraper le choléra... Des tombes de soldats par-ci par-là, aussi des cimetières saccagés et des maisons démolies ou incendiées par les bombardements, c'est triste à voir... Je n'ai pas grand courage pour travailler, j'ai un cafard terrible... Je vais trouver le médecin-major car j'ai les pieds en sang après la longue marche d'hier... Le sergent me réveille à 2h00 du matin pour aller poser des fils de fer barbelés en 1ère ligne... Il pleut, il neige, il fait noir comme de l'encre, j'ai toujours le cafard... La nuit on prend la garde et le jour on travaille, mais le secteur est calme, comparé à celui de Verdun où j'étais l'an passé... Cette nuit, la section franche a fait un coup-de-main, ce qui nous a valu d'être bombardé et d'avoir à déplorer 1 tué et 8 blessés... En allant à la visite pour mes pieds, je vois des brancardiers qui portent quelque chose dans une toile de tente. Qu'est-ce ? C'est le tué. On le devine au sang qui s'échappe de la tente, car on ne voit qu'un amas informe. Le malheureux a été coupé en deux par une torpille... Nous appelons "cou-cou" l'obus de 88, car le coup de départ et celui de l'éclatement sont aussi rapprochés que le cri de cet oiseau... J'ai tiré mes premiers coups de fusil sur les boches, sans savoir si je les atteignais, mais il est vrai qu'eux non plus ne savent pas si leurs tirs atteignent leur but... J'écope de quatre jours de prison pour avoir manqué l'appel du soir, et Jean Debarnot prend 25 jours pour être rentré de permission avec 24h de retard. C'est cher !... Les rats ont rongé ma musette pour atteindre le pain et les biscuits qui sont à l'intérieur... Au repas du soir, nous avons de la soupe, des haricots, de la viande et un œuf dur chacun. A mon avis, bien des civils n'en ont pas autant... J'ai trouvé une quinzaine de poux dans ma flanelle... Ah ! quelle vie ! j'ai un cafard monstre et je rumine toutes sortes de mauvaises pensées... Dans tout le régiment le moral est mauvais. Ce dimanche 3 juin, vers midi, un rassemblement ayant une tendance à la révolte se produit. A 12h35, ceux qui se sont rassemblés partent à Mourmelon avec le drapeau rouge, mais ce n'est qu'une manifestation pour réclamer de ne pas monter aux tranchées sans obtenir davantage de repos. Les manifestants sont arrêtés avant d'arriver à Mourmelon. Ils sont près de 600 et sont arrêtés par une vingtaine de tirailleurs algériens commandés à cet effet. Quelques coups de feu sont tirés mais l'ordre se rétabli petit à petit et tous rentrent au camp, sauf 6 ou 7 hommes de ma Cie... Vers 3h00 du matin, l'artillerie boche nous tire dessus. Les obus tombent assez près de nous et nous recevons des éclats et de la terre. Ne m'arrivera-t-il donc pas un éclat dans un membre pour m'enlever enfin de là ? Je le souhaite de tout coeur... Les obus ne cessent de siffler dans l'air et de tous côtés... Nous souffrons de la chaleur et surtout de la soif et nous respirons une odeur pestilentielle, car des cadavres qui n'ont pu être enterrés sont à proximité, c'est vraiment horrible. Pourquoi se faire autant souffrir les uns les autres ?... J'apprends aujourd'hui que les copains qui ne sont pas rentrés le 3 juin ont été pris et qu'ils vont être envoyés au Bataillon d'Afrique... Dans l'après-midi le capitaine Hublot me fait appeler à son bureau. Que me veut-il ? J'ai peur et je n'ai pourtant rien à me reprocher, mais il parait que mon copain Khon a été ramené à la Cie par les gendarmes et qu'il est en prévention de conseil de guerre. Le capitaine me dit "Je vous cite comme témoin". Ça ne me plaît qu'à moitié car je ne voudrais pas porter tort à ce malheureux... Après la soupe du soir, nous montons sur un mamelon d'où l'on voit très bien la ville de Reims à la jumelle. Pendant que nous l'admirons, quelques obus tombent à gauche de la cathédrale, poursuivant ainsi la destruction de cette ville martyre... Je passe ma journée à écrire et à jouer aux cartes ou au piquet... C'est ce soir qu'on doit monter en ligne, je passe la matinée à coudre et l'après-midi à écrire... A 100 mètres sur notre droite, il y a la cote 108 qui a été séparée en deux par l'explosion d'une mine... On a souffert de la pluie presque tous les jours et notre abri était infesté de moustiques qui, eux aussi, nous ont bien fait souffrir... Journée pareille à la précédente... On se met à jouer à la manille, puis on s'en va boire une bouteille de champagne achetée 3fr.75 à la coopérative... Un taube survole le village, cherche à descendre une saucisse, mais rate son coup... Pour arriver en 2ème ligne, on fait 10km dont 5km de boyaux : la marche est assez pénible... Notre artillerie ne cesse de tirer sur les 1ère lignes allemandes... Le temps reste pluvieux et nous en souffrons d'autant plus que nous n'avons pour nous abriter que des niches individuelles creusées dans le parapet de la tranchée... Je suis tout mouillé de pluie et de sueur, mais je ne me change pas, tellement je suis fatigué... Quel plaisir que de se reposer autrement que sur de la terre !... Je passe mon après-midi à écrire une lettre de 16 pages à ma marraine... Nous logeons à 30 dans une espèce de sape qui est grande et solide, mais bien humide... Ma permission approche à grands pas. Je partirai dans une huitaine. Oh ! que je suis heureux à la pensée que je vais bientôt revoir ceux que j'aime...






La chanson de Craonne, par Marc Ogeret

2014/04/25

Paroles de Poilu : carnet de guerre d'un soldat inconnu

« Un incendie à notre droite éclaire l'horizon : c'est Hurlu qui est en flamme » (le 06/10/1914)

Originaire du Dauphiné (natif de Seyssins, dans le département de l'Isère) et âgé d'environ quarante ans, l'auteur des notes qui vont suivre appartenait à l'armée territoriale (105ème R.I.T., 3ème Bat., 10ème Cie), où il officiait en tant que sergent-fourrier, c'est-à-dire chargé de l'intendance et de menus travaux logistiques, tels que la réfection des routes, l'entretien des cantonnements, l'enterrement des cadavres... et parfois aussi préposé à des tâches beaucoup plus périlleuses, telle que l'aménagement des tranchées de 1ère ligne.

Si le nom et le numéro matricule de cet officier nous sont restés inconnus, on sait toutefois qu'il était marié, qu'il avait un enfant et exerçait, dans le civil, le métier d'instituteur au sein d'une petite école de province. Et c'est donc à la veille de la rentrée scolaire, le 16 septembre 1914, par une matinée pluvieuse, qu'il embarqua en gare de Seyssins dans "un wagon de 50 hommes", dont un avait la colique, nous apprend son carnet.
Les premières notes qu'il consigne au crayon ressemblent davantage à celles d'un géographe en goguette plutôt qu'à celles d'un soldat en route pour la guerre. De son écriture fine et appliquée, il décrit en effet les cultures et l'architecture des villes ou des villages traversés tout au long de son voyage de 500 kilomètres en chemin de fer : Villefranche, Mâcon, Chalons, Dijon, Troyes...
Mais à son arrivée à Vitry-le-François apparaissent déjà les premières traces laissées par la bataille de la Marne : "maisons dévastées, terres saccagées, chevaux crevés..." Et à partir de là, les visions de guerre se succèdent jour après jour jusqu'au 4 novembre 1914, date à laquelle s'achève brutalement le carnet, sans que l'on sache si le sergent-fourrier est mort ou s'il a seulement changé de support...

Voici donc les extraits de ce carnet vieux d'un siècle, sur lequel, par une cruelle ironie de l'histoire, les notes du soldat côtoient les slogans publicitaires d'une Cie d'assurances garantissant notamment contre les accidents de chasse, de tir ou de sports divers. Il a été tenu durant deux mois par un instituteur de 40 ans qui me semble assez bien représentatif du corps enseignant de la IIIème République : patriote sans être fanatique, ayant tout à la fois le sens du devoir et l'esprit critique.

~ Septembre 1914 ~

Retour au cantonnement : patates au singe, soupe et coucher au foin. Jouchard tousse. La pluie me tombe sur le nez. Le canon tonne.

J'ai allumé un fourneau pour me laver un peu proprement. Je n'ai pu le faire depuis Seyssins. Quand pourrais-je enfin laver ma chemise et ma flanelle ?

Patrouille : s'enfoncer par la nuit noire dans un pays inconnu, c'est impressionnant.

Le pain manque, la viande et le tabac aussi. Il faut entamer les biscuits en attendant le ravitaillement qui est annoncé pour l'après-midi.

On a arrêté un habitant dénoncé pour avoir renseigné les Allemands sur les ressources particulières de chaque personne du village. On parle de le fusiller.

Visite à l’instituteur Boissol qui nous a parlé des habitants de son village : esprits arriérés qui aimeraient autant être allemands si on ne détruit pas leurs maisons. Ils sont égoïstes.

Altercation avec Jules Billon qui va trop au-devant du désir des habitants. " Soyons amis ! , me dit-il, et il me donne la moitié de son tabac.

Réveil frais et dispos. La canonnade est furieuse. Elle paraît proche.

C'est dimanche. Ici les gens bien-pensants s'en vont en chœur à la messe. Des jeunes dames et des jeunes filles montrent leurs cheveux sans chapeau. Et c'est pourquoi le samedi on voyait beaucoup de bigoudis.

Passage de 250 chevaux éclopés : blessures purulentes, maigreur extrême... quel déchet en quelques jours ! Abattage d'une centaine, puis enfouissement. D'autres sont offerts à des paysans. Le reste est évacué sur Chalons, et de là je ne sais où.

Ici, à Louvois, fourmilière de soldats. Nous sommes dans la 2ème ligne. Les gros canons de 120 sont à 400m et ébranlent l'atmosphère. Dans les granges, les soldats grouillent comme des lapins.


~ Octobre 1914 ~

L'après-midi : reconnaissance du côté de Wargemoulin. Les obus allemands tombent à 1km de nos pièces d'artillerie. On s'habitue à ce bruit énorme. Dans les champs beaucoup de croix et de charognes de chevaux... Il y a du travail.

Les deux villages de Saint-Jean et Sainte-Tourbe sont complètements détruits. C'est la désolation. L'église de Saint-Jean est pleine de cadavres allemands et les champs pleins de petites croix...  Pauvres morts ! Où sont les mères ? Les femmes ? Les enfants ? Quelles douleurs !

Carrière de charognes purulentes. On la comble. Les chevaux grouillent de vers. Il faut les brûler. Je demande du cognac pour ce travail. Le lieutenant approuve.

Le nombre de cartouches et de fusils abandonnés dénote un esprit fâcheux pour une armée.

Ce matin on vient d'arrêter un déserteur muni d'une bicyclette, qui faisait semblant d'être cycliste. Il n'a pas l'air mauvais mais il ne paraît pas comprendre la gravité de sa faute. Je l'ai enfermé dans l'église.

Enfin les premières lettres depuis le départ de Seyssins. Je dévore la mienne. A côté de moi, l'ami Blanchet découvre la photographie de ses trois gros garçons. Il pleure de joie et de tristesse, car il n'avait pas encore eu le bonheur d'apprendre l'heureux accouchement de sa femme.

Le baptême du feu : je suis avec 30 hommes à la gauche d'une Cie du Génie (incident de l'adjudant souffletant un soldat qui ne pouvait plus marcher). Il pleut. La nuit est d'une clarté obscure. On traverse des bois avec des feux de bivouac. C'est plein de soldats. Les uns portent des paquets de fil de fer et les autres des piquets. En avant. On traverse ouvrage de défense sur ouvrage de défense : véritables villages d'Indiens sous-terre, où l'on n'entre qu'en rampant [...] Un coup de feu éclate à 200m de nous, une fusée lumineuse s'élève, la fusillade éclate, les outils s'arrêtent. " C'est un combat de patrouille, on ne craint rien " dit un sapeur. Le canon tonne bientôt de tous les côtés. Le lieutenant du Génie arrive : " Equipez-vous, nous allons nous retirer ! ". Mais déjà quelques-uns qui travaillaient avec leur fourbi s'enfuyaient sans attendre le commandement. C'est la panique. L'instinct de conservation laisse croire que le danger n'existe plus quand on lui tourne le dos. On descend un vallon, on gravit un découvert. La mitraille fait rage. On baisse la tête au passage d'un obus. Chaque sifflement fait courber les hommes vers la terre. Enfin, derrière un nouveau repli de terrain, on s'abrite dans une tranchée. Il manque un homme. La violence se déchaîne avec une violence inouïe.
Tapi dans le fossé protecteur, tout le monde attend avec angoisse l'issue de la bataille. Allons-nous entrer dans la danse ? Chacun revoit son foyer en image. La pluie tombe. Un incendie à notre droite éclaire l'horizon : c'est Hurlu qui est en flamme.

Construction de tranchées au-dessus de Wargemoulin. Le lieutenant du Génie paraît indécis et peu compétent : il sort sa théorie pour connaître les dimensions des tranchées. Pauvre commandement. Incapacité, ignorance, et personne pour prendre ses responsabilités.

Départ pour Neuville-au-Pont. On nous fait passer par Somme-Tourbe complètement brûlée. Pourquoi allonger le chemin ?  Doit-on fatiguer inutilement les hommes ? Nos chefs sacrifient souvent au décorum d'une entrée sensationnelle : le commandant veut entrer à la tête de son bataillon avec l'arme sur l'épaule droite. Le bataillon n'en peut plus, mais le Commandant n'en a cure.

Le Colonel du 105ème a demandé que son régiment aille au feu. Pourquoi ? Dans l'active, son insuffisance n'a pas pu lui faire décrocher les étoiles de Général. Veut-il les conquérir sur le dos des territoriaux ? [...] C'est un incapable. Il a toujours les moustaches retroussées pour se donner un air terrible, mais il ne fait peur qu'à ses inférieurs les plus lâches, qui ne gagnent leur tranquillité que par la platitude. Détruire les énergies droites et les initiatives intelligentes, voilà son but. En arrivant au cantonnement, il s'inquiète d'abord de son lait, de son lit, de sa popote... et il oublie les soldats. Puis il accapare Mr Satre, docteur du bataillon, et ne fait mentionner sur le cahier qu'un nombre restreint de malades : il n'en veut pas plus de 2 ou 3 par Cie. Alors le docteur en soigne une quinzaine en cachette.

Les territoriaux sont inutiles ! Sous prétexte de les employer, on les transforme en balayeurs de rues. Mon ami Bouchet demande au Capitaine de gendarmerie s'il y a des outils pour cet usage.
   " Je vous ai dit de balayer les rues. Balayez ! " lui répond le pandore galonné.
   " Mais je vous demande... " réplique poliment Bouchet.
   " Il n'y a pas de mais ! Je n'entre pas dans ces détails ! "
Quelle mentalité ! C'est la morgue des officiers, abrutis par le métier et ayant toujours exécuté la consigne sans réfléchir. La raison a complètement disparue chez ces gens-là. Il n'y a plus que des machines capables d’interpréter de travers une consigne, simplement parce qu'il manque un point, une virgule ou un accent grave sur un ordre écrit.

Ces deux inscriptions sur un très vieux lit :
   " Que le Seigneur pénètre en toi chaque jour " (Panneau de devant)
   " Que sa main fasse bien tout ce qu'elle fait " (Panneau de derrière)
Qu'en penses-tu Mamiche ?

Notre ignorance nous empêche de voir que notre intérêt supérieur, c'est l'intérêt général ; l'intérêt immédiat n'est qu'éphémère, il est condamné par la justice immanente qui prend sa revanche tôt ou tard.

~ Novembre 1914 ~

En France nous sommes trop portés à croire que le bel habit noir et les uniformes galonnés ne peuvent être portés que par des gens honnêtes et loyaux. Cela provient que durant longtemps on nous a nourri de ce préjugé et qu'ensuite on nous a appris que ces gens-là pouvaient nous être utiles. La première raison est destinée aux simples d'esprit, et la seconde aux malins.

Lettre de la femme d'un mobilisé du 105ème : " Aurevoir mont petit chéri. Tache de te soignier pour ne pas venir malade, par ce que tu sait il faudra bien ratraper notre temp perdu et tu va avoir beaucou afaire pour enlevé les araigniers, tache donc de te préparé. "

L'affaire d'un bataillon du 138ème : trompés par l'obscurité, des chefs incapables, croyant l'ennemi à seulement 50m alors qu'il était à 200m, ont lancé le bataillon baïonnette au canon. Résultat : les hommes n'ont pas pu arriver jusqu'aux tranchées allemandes et ont été décimés par la mitraille (600 morts). Le capitaine est resté sur le champ de bataille. On raconte que c'est une balle française qui l'aurait tué. Le reste du bataillon est revenu dans les tranchées, démoralisés, anéantis. Ils sentent qu'ils sont destinés à une boucherie sans profit.

Suivent une douzaine de pages vierges...