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2014/10/19

Jorge Amado : Conversations avec Alice Raillard

« Une oeuvre qui est à elle seule un continent, comme le Brésil dont elle projette partout l'image, avec sa lumière et ses zones d'ombre, sa violence et sa tendresse » (Alice Raillard, à propos de l'oeuvre de Jorge Amado)

Fin 1985, dans sa maison du Pelourinho, Jorge Amado accordait une série d'entretiens, ici réunis, à sa traductrice et néanmoins amie Alice Raillard, à qui l'on doit notamment les versions françaises du Vieux marin, de la Boutique aux miracles, Tereza Batista, Tieta d'Agreste, etc.
De cette rencontre amicale entre un homme bon et une brave femme, ne pouvait naître qu'un livre sensible et généreux, unique en son genre. Certes, on trouvera de-ci de-là plusieurs redites, des choses déjà lues dans Navigation de cabotage, puis à nouveau relues dans l'Enfant du Cacao, ou même Jardin d'hiver, mais, grâce à l'espèce de magie qui relie parfois un être à un autre — ce grand mystère qu'on appelle "l'amitié" parce qu'il faut bien lui donner un nom —, ces conversations débouchent parfois sur des révélations : elles font éclore des paroles qui ne pouvaient guère se dire qu'entre Alice et Jorge, ainsi des passages durant lesquels Amado lui parle de son père avec tendresse et émotion :

 - Ton père a participé aux grandes luttes entre planteurs : il ressemblait aux colonels des Terres du bout du monde, avec cet espèce d'envergure terrible ?

- Non. Mon père était un homme d'un grand courage, il participa à toutes ces luttes (...) mais c'était un homme qui n'était pas arrogant, mon père était d'une bonté infinie. C'était un homme extrêmement bon, extrêmement généreux, qui avait le culte de l'amitié ; il a aidé une foule de gens, y compris des gens qui n'en valaient pas la peine. Et il n'avait pas la moindre fatuité. Ce n'était pas un homme qui racontait ses exploits (...) Pas du tout. Pour lui c'était une chose normale et naturelle (...) Mon père était le contraire de la morgue, c'était un homme cordial dans ses manières, gai, il aimait rire, il aimait plaisanter (...) un homme d'une grande force intérieure, un homme qui s'est battu, un homme qui fut riche, qui fut pauvre (...) ou plutôt dans la gêne (...) mais toujours accroché à la terre, c'était tout pour lui. La terre du cacao, la plantation, c'était ce qu'il aimait le plus au monde. Ça et ses fils. Mon père fut un homme qui aima ça et sa famille, sa femme et ses fils. Un homme formidable, un homme très bon. Je pense à mon père tous les jours.

Bel hommage d'un fils rendu à son père et à son héritage, ce culte de l'amitié qu'Amado-fils n'a jamais cessé d'honorer : Graciliano Ramos, Arthur London, Anna Seghers, Ehrenbourg, Neruda, Carybé, Sartre, Verissimo, Rossellini... ... le plus grand des "murs d'amis" jamais construit ! Et de tous ceux-là aussi, Jorge Amado nous en parle avec tendresse, évoquant les luttes menées en faveur de la paix, de la justice, de la liberté, cette longue et riche histoire politique, à la fois nationale et internationale, sur laquelle il revient sans aucune amertume, malgré le grand fiasco du grand soir.
Et puis, ces conversations sont aussi l'occasion, pour l'écrivain, de revenir sur soixante années de création littéraire : genèse de ses principaux romans et vaste panorama de la littérature brésilienne, le lecteur y découvrira plusieurs pistes de lecture auxquelles il n'aurait jamais songé sans l'aide d'un parfait connaisseur...

Donc, pour résumer la chose, nous avons là de la politique, de l'histoire, de la littérature, le tout mâtiné d'éléments biographiques, et tout ça imbriqué de manière si naturellement fluide que ce bouquin se lit comme un roman. Et un bon! Mais sans doute parce que la vie d'Amado (1912-2001) en fut un également.

Cours de géographie :

Le Brésil est un pays qui ne répond pas aux mêmes coordonnées que les autres pays d'Amérique latine. Ici intervient le fait, par exemple, que nous avons peu de vocation continentale. Probablement parce que nous sommes, à nous seuls, un pays si grand que nous sommes nous-mêmes un continent. La langue également nous sépare des autres pays d'Amérique latine [...] C'est pourquoi je dis toujours que la littérature latino-américaine n'existe pas, il existe des littératures... Rien n'est plus différent d'un écrivain argentin qu'un écrivain mexicain, d'un écrivain chilien qu'un écrivain cubain, ils sont entièrement différents. La formation ethnique est différente. Et d'un point de vue économique, on trouve des pays en voie de développement — l'Argentine, le Mexique, le Venezuela, le Brésil —, d'autres qui sont extrêmement sous-développés comme le Paraguay ou la Bolivie, comme les pays d'Amérique centrale, on trouve un pays qui se réclame du socialisme, qui est Cuba, avec une économie non capitaliste. On voit clairement qu'il n'y a pas d'unité. Il n'y a pas d'unité non plus dans la formation ethnique. On a des pays où dominent l'ascendance indienne et l'ascendance espagnole — le Pérou ou l'Equateur —, d'autres où sont intervenus des éléments noirs, comme Cuba, un peu le Venezuela, d'autres qui ont été surtout formés d'émigrants, comme l'Argentine — bien des Argentins se considèrent comme européens pour ce qui est de leur culture. Alors, quelle unité y a-t-il : quelle unité littéraire ? Aucune. Ce sont différentes littératures.
Je crois que parler de « littérature latino-américaine » est une expression qui a une connotation colonialiste. Et quand elle est employée par des Ibériques, des Espagnols surtout, elle a une connotation impérialiste ; et quand nous l'acceptons, nous nous plaçons dans une situation de colonisés. C'est mon opinion.

Leçon d'histoire :

[...] La politique étrangère américain est la chose la plus stupide du monde, carrée, sans souplesse, d'une incapacité politique totale, si bien qu'ils passent leur temps à solliciter des étrangers — Kissinger ou d'autres — chaque fois qu'ils ont besoin d'un peu de souplesse. La politique étrangère américaine est ahurissante, subissant partout, successivement, des échecs, surtout dans le tiers-monde, en dernier lieu en Afrique, partout. Ils sont dominateurs, pleins d'eux-mêmes, confiants dans leur force et ils font ces sottises, comme ils firent avec Cuba, et maintenant avec d'autres, comme on le voit avec le Nicaragua...

De politique :

De droite, de gauche, je crois que ce sont des expressions qui ne signifient rien, pour moi ces mots ont un sens totalement différent. Droite veut dire faim, misère, dictature, et l'on trouve alors des éléments de droite dans tous les régimes, qu'ils soient capitalistes ou soi-disant socialistes. Gauche pour moi veut dire paix, veut dire liberté, veut dire ne pas avoir de misère, avoir un emploi, avoir la culture pour tout le monde, et avoir la liberté. La Liberté. Pour tout le monde.

Je ne suis concerné que par ce qui touche au peuple. Le sentiment d'appartenir à une classe sociale ne me dit pas grand-chose. Je suis en faveur de la classe ouvrière parce qu'elle souffre d'injustice, qu'elle est maltraitée, parce qu'elle travaille et ne recueille pas tous les fruits de son travail. La majeure partie de ce qu'elle réalise va servir à ceux qui ne travaillent pas, qui profitent, qui exploitent. Je n'ai aucun sentiment de classe, mon sentiment est le sentiment du peuple. Je ne me sépare jamais de lui. Quand on s'en sépare, on tombe dans cet élitisme des intellectuels de gauche, si répandu et si dangereux, qui leur fait dire parfois tant de sottises, démontrant qu'ils ne connaissent pas le peuple, qu'ils n'ont aucun sens de ce qu'il est. Cela provient d'un sentiment de classe. Ils adhèrent à la classe ouvrière, mais comme ils sont en général issus de la classe moyenne, de la petite bourgeoisie, quelquefois de la grande bourgeoisie, ils ont une espèce de honte de leur appartenance et veulent se dédouaner. Ils se font alors les idéologues de la classe ouvrière, parlent en son nom, prétendent la représenter et interpréter la vie à partir de ce qu'ils considèrent, eux, être la conscience de classe. En réalité ils ne connaissent pas le peuple dans sa complexité, dans sa vraie dimension, et ont à son égard une dose de méfiance et une dose de mépris.

Et de littérature appliquée :

Je suis un conteur d'histoire, l'auteur est un conteur d'histoires, je pense que les romanciers c'est ça surtout.
On peut inventer toutes les théories que l'on voudra et l'on en invente beaucoup, et l'anti-roman et le nouveau roman et je ne sais quoi, que c'est l'écriture qui compte et que le contenu n'a pas d'importance..., mais au fond le roman c'est une histoire racontée. Et mieux elle sera racontée, meilleur sera le roman, quelle que soit l'histoire. C'est ça la vérité, on n'en sort pas. Et en matière de roman, rien n'a surpassé encore les grands classiques : Cervantes. Après le Don Quichotte, on n'a rien fait de nouveau en matière de roman, avec tous les « modismes », tous les modernismes, toutes les écoles, toutes les tendances, avec tout et tout et tout, personne n'a absolument rien ajouté à Don Quichotte, pas même l'engagement. Cervantes a fait tout ce qu'on pouvait faire et après lui on n'a rien fait de nouveau. Et le roman est une histoire que l'on raconte. L'histoire d'un individu, d'une classe, d'une caste, d'un lieu, d'un groupe de gens, d'un couple, d'un fou, d'un philosophe, d'un gardien de troupeau, n'importe quoi, mais c'est une histoire, l'histoire de quelqu'un ou de quelque chose, de faits, individuels ou collectifs, c'est une histoire que l'on raconte à partir de ce qu'on sait de l'être humain. C'est ce que je pense.

Jorge Amado : Conversations avec Alice Raillard (1990)
Aux Editions Gallimard


Deux toiles d'Antônio Bandeira (1922-1967)

2014/07/06

Zélia Gattai : Le temps des enfants

« Celui qui écrit des Mémoires doit avoir des souvenirs » (Zélia Gattai)

Hormis un roman et trois livres pour enfants, Zélia Gattai n'a publié que des mémoires... mais en dix volumes, soit quasiment 3000 pages de souvenirs — ce qui s'appelle sans doute une vie bien remplie — avec beaucoup de voyages et beaucoup d'amis, les uns mondialement célèbres, les autres illustres inconnus, mais tous croqués avec le même amour, la même simplicité. Parce que Zélia est avant tout une femme simple et sensible, una signora ben educata, qui sait voir et écouter, s'effacer ou s'imposer, se battre pour ses idées ou sa vision du monde, aussi s'émerveiller de tout ce que la vie a pu lui donner, à commencer par un époux et des enfants, autour desquels s'articulent à nouveau ce cinquième et dernier volume de Mémoires disponible en français.

[...] Nous revenions dans notre pays après cinq ans d'absence, ou presque, au long desquels nous avions couru le monde, noué des amitiés, connu des gens et des mœurs différents, vu les paysages les plus extraordinaires ; cinq années au cours desquelles nous avions vécu de bons et de mauvais moments, des joies et des tristesses. A notre départ du Brésil, nous avions amené un fils âgé de quelques mois, et nous revenions avec deux enfants : notre fille Paloma était née à Prague. Après le gouvernement Dutra, sous lequel nous étions partis pour l'exil, Getúlio Vargas était revenu au pouvoir, élu cette fois par le scrutin populaire, et tout laissait croire qu'il y avait maintenant, au Brésil, place pour Jorge Amado et sa famille.

De 1952, retour d'exil, à 1963, veille du coup d'état militaire instigué par les Etats-Unis, Zélia Gattai, alors âgée de 76 ans, retrace ici encore quelques années d'une existence menée tambour battant. Elle le fait sans manières, sur le ton de la conversation, en entremêlant les petits événements familiaux et les grands bouleversements nationaux, où la politique et le Parti jouent toujours un rôle aussi majeur.

Extraits :

Conférencière improvisée :

[...] J'avais des quantités de choses à raconter sur nos années passées en Tchécoslovaquie, nos voyages en Union soviétique et dans les démocraties populaires. Le sujet devait susciter de l'intérêt car, à l'époque [1953], peu de gens avaient la possibilité de visiter ces pays.
[...] Je ne me sentais pas trop embarrassée devant une assistance composée en majorité de sympathisants du Parti. Je racontai ce que j'avais à raconter, fis part de mon expérience des pays socialistes, en insistant naturellement sur les côtés positifs de ce que j'avais vu : assistance sociale, gratuité des études, assistance médicale, garantie de l'emploi, etc. Je répondis franchement à toutes les questions qu'on me posa sur les restrictions existant dans ces pays, l'absence de démocratie et de liberté dénoncée par les journaux du monde capitaliste, « réactionnaires » selon les gens du Parti. On insistait beaucoup sur sur le mot réactionnaires, car on voulait m'entendre nier tout ce que racontaient ces journaux « vendus à l'impérialisme américain » sur ce qui allait mal dans les pays socialistes. Contrairement à l'attente de l'assistance, je dis qu'en effet les gens là-bas avaient peur, peur de parler, de s'engager, expliquant en même temps que la nécessité de défendre le socialisme contre ses ennemis les amenait à se méfier les uns des autres, à s'imaginer voir des espions partout, à entretenir une atmosphère de malaise et d'insécurité... D'où la conclusion, à laquelle beaucoup étaient conduits, qu'il n'y avait ni liberté ni démocratie derrière le « rideau de fer », expression déjà péjorative en soi.
Tout en montrant les contradictions internes du monde socialiste, je cherchais à justifier ce qui n'allait pas en utilisant les arguments que j'avais moi-même retenus des leçons du catéchisme communiste, les slogans appris par cœur : « La surveillance et le contrôle exercés par l'Etat socialiste sont nécessaires à la survie du régime, surveillance et contrôle présentés par nos ennemis comme un manque de démocratie et de liberté. »
Cette explication sur la nécessité d'une surveillance rigoureuse et d'un contrôle permanent m'avait été répétée chaque fois que j'avais été en désaccord avec des faits qui me paraissaient inacceptables, mais que j'avais fini par accepter pour continuer à croire en tout, parce que je voulais croire, parce que j'avais besoin de croire. Je portais en moi, solidement enraciné, ce que j'avais appris avec mon père quand j'étais enfant.


Les champions du monde

Simone [de Beauvoir] attira l'attention de Sartre sur une gravure en couleurs accrochée bien en vue dans la petite pièce de la maison modeste où nous venions d'entrer. C'était la photo de l'équipe victorieuse de la Coupe du Monde de football 1958. D'ailleurs, cette photo se retrouvait partout sur notre parcours depuis le départ de Rio de Janeiro ; dans les maisons particulières, les cafés, les restaurants, elle était là, montrant les joueurs de l'équipe, orgueil du Brésil, posant en triomphateurs. Nous vivions dans l'euphorie de la victoire. Deux idoles avaient surgi et conquis l'amour de tout un peuple : un gamin de seize ans, Pelé, génie du football, et un jeune aux jambes torses, Garrincha, le roi du dribble. Le sentiment de satisfaction qui découlait de cette grande victoire venait parfaire le climat d'enthousiasme et d'optimisme suscité par les réalisations du gouvernement démocratique et progressiste de Kubitschek. Les Brésiliens se sentaient confiants et heureux.


João Goulart, président

João Goulart avait été le vice-président du gouvernement Kubitschek, et l'était à nouveau avec Janio Quadros. Lors de la démission de ce dernier, il se trouvait en visite en Chine et dut rentrer en toute hâte, car un complot militaire était en formation dans le pays pour l'empêcher d'assumer ses fonctions.
Devant la menace d'un coup de force, des manifestations populaires avaient lieu partout pour exiger l'accession au pouvoir du vice-président. Avec courage, les manifestants affrontaient la police qui les matraquaient impitoyablement, opérait des arrestations , employait les gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements. Et cependant rien ne les intimidait ; les manifestations de rie continuaient.
Ce jour-là était annoncée l'arrivée au Brésil du futur président. Dans un climat chargé d'appréhension, les rumeurs couraient : on parlait de l'imminence d'un coup d'Etat militaire et de l'arrestation de João Goulart à l'instant où, se jetant dans la gueule du loup, il poserait le pied sur le sol brésilien.
La population, en état d'alerte à ce moment décisif, allait se manifester dans tout le pays, organiser des meetings, défiler dans les rues pour exiger l'application de la loi, l'accession à la présidence du successeur constitutionnel de Janio Quadros.
[...] Un meeting était prévu pour l'après-midi à Cinelandia. Nous ne pouvions faire moins que d'y participer, et João Jorge [leur fils de 16 ans] annonça à grands cris qu'il voulait y aller aussi. Prévoyant des brutalités policières qui promettaient d'être plus violences que jamais, Jorge me demanda de ne pas y aller en raison de mon état : enceinte de deux mois, je ne devais pas prendre de risques. Il serait également plus prudent de garder João à la maison : il était encore un peu jeune pour recevoir des coups de matraque.
Il était convenu que notre ami Letelba viendrait nous chercher pour aller à la manifestation. En me voyant triste, frustrée, il voulut me remonter le moral : rien ne m’empêchait de venir, je pourrais assister au meeting de la fenêtre de son bureau, à Cinelandia, sans courir le moindre risque ; et João pourrait aussi venir avec nous.
Nous arrivâmes, bien avant l'heure prévue, et malgré cela nous eûmes du mal à pénétrer dans l'immeuble. Cernée par la police civile et militaire, Cinelandia était transformée en place de guerre. Des files de paniers à salade étaient en stationnement devant le théâtre municipal, pour intimider les manifestants en montrant qu'ils étaient attendus.
Les gens arrivèrent peu à peu, envahissant la place de tous côtés, brandissant des banderoles de bienvenue au nouveau président, sans rien de provocant. Mais il n'y avait pas besoin de provocation pour que la police attaquât : elle était là pour disperser la foule, c'était expressément dans ce but qu'elle avait été envoyée.
Bataille de gens armés contre des gens désarmés. Sur cette place noire de monde se répétaient les scènes de violence habituelles : le peuple sans défense, de tout jeunes gens encore imberbes, des hommes et des femmes bousculés, frappés à coups de poing et de pied, à coups de matraque... le sang qui coulait, les gaz lacrymogènes qui suffoquaient, qui aveuglaient. Sous mes yeux, un tout jeune garçon, presque un gamin, était traîné à terre par deux brutes : tandis que l'un lui tordait le bras jusqu'à le briser, l'autre lui assénait des coups de poing et des coups de pied. Impuissante à empêcher cette sauvagerie, révoltée, désespérée, je ne pus me contenir davantage et, me penchant à la fenêtre, me mis à crier de toutes mes forces, à les traiter de lâches, de bandits, d'assassins. João Jorge se joignait à mes hurlements de protestation.
De retour à la maison, je commençai à ressentir des douleurs et, cette même nuit, hospitalisée, je perdis l'enfant.

Zélia Gattai : Le temps des enfants (1992)
Editions Ramsay (1996)
Excellentissime traduction de Jean Orecchioni
(à qui l'on doit également celles de Yansan des orages, Cacao, Tereza Batista et Tocaia Grande)


L'art de saisir les choses... 

Récapitulatif des traductions disponibles :
  • Zélia  (enfance de Zélia Gattai à São Paulo durant les années 20)
  • Un chapeau pour voyager  (rencontre avec Amado, dictature... 1945-1948)
  • La reine du bal  (exil parisien, 1948-1949)
  • Jardin d'hiver  (exil tchécoslovaque, 1949-1952)
  • Le temps des enfants  (retour au Brésil, 1952-1963)

2013/11/09

Libraires crée l'espace d'étalage

Bóksalan býr til hillupláss fyrir rafbækur
Ce texte est la traduction automatique par un moteur omnivore d'extrait de la page Bóksalan býr til hillupláss fyrir rafbækur, à l'université d'Islande. Parce que je suis tombé dessus par hasard ce matin. Que le rayon de livres est joli. Que l'Islandais est quand même classe comme langue. Un peu sévère au premier abord, mais si douce au deuxième rabord. Les mots grossiers sont remplacés par des *** pour les jeunes yeux. L'essentiel est résumé en cette phrase : "les ventes de livres en général ont rétréci le monde".
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Enn frekari breytinga er að vænta í tengslum við á bóksölu stúdenta en ný og bætt heimasíða er væntanleg fyrir jól. Með tilkomu hennar mun stúdentum gefast tækifæri til að kaupa rafbókarútgáfu af skólabókunum ef þær eru gefnar út á því formi.
D'autres changements sont attendus dans le cadre de la Librairie de l'Université, mais nouveau site Web amélioré seront libérés avant Noël. Avec son introduction donnera aux étudiants la possibilité d'acheter la version *** de manuels scolaires s'ils sont libérés dans le format.

Au cours des dernières années, FS, la création de l'Association des étudiants EQUAL, qui couvre MAGASIN trouver des moyens de répondre à l'environnement opérationnel changeant raison de la diminution des ventes de manuels scolaires, y compris par l'ouverture d'un coffee shop et Co-op innaf STORE.

Rebekah Sigurdardottir, information FS affirme que les ventes de livres en général ont rétréci le monde et a atteint il n'est pas surprenant que cela existe aussi dans ce pays. Elle dit que l'une des choses qui rend l'exploitation du librairie de l'Université difficile que la plupart des manuels sont étrangers et ils vont vendre s'il n'est pas là, a dû envoyer leur arrière [NDLR : sic transit gloria libri].

"Nous sommes heureusement un bon accord avec notre couverture reprendre ce que nous ne pouvons pas vendre. Cependant, puisque notre objectif est de fournir des livres pour toutes les étapes indépendamment de la taille, il peut nous causer des problèmes" quand élevé d'abandon des cours et des livres pas parce keyftar ou étudiants simplement sauter les acheter.

"Nous pensons différentes options pour contrer ce problème, en fournissant un particulier óumhverfisvænt [NDLR : ah oui quand même !] livres d'envoi aller et retour entre les pays. Peut-être que la solution est que les étudiants soumettent des ordres, les enseignants identifient la nécessité de mieux avec nous ou les carnets de commandes sont également disponibles en format ***" .

Fin de la citation/traduction. L'Islandais est bien la langue des scaldes, d'une poésie sans lyrisme excessif, fondée sur l'allitération, décrivant un bel objet, dit Wikipedia. Le livre.