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2014/05/17

Spacca : D. João carioca (BD)

Fruit de la collaboration entre l'historienne Lilia Moritz Schwarcz et le dessinateur João Spacca de Oliveira, cette bonne petite BD pour enfants (ou adultes consentants) retrace l'histoire du règne de João VI : Roi du Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, Duc de Guinée, d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grâce de Dieu et l'acclamation unanime de son peuple, roi puis empereur du Brésil... Ainsi était titré João VI, mieux connu en France sous le nom de Jean VI le Clément (wiki).
Et puisque nous sommes ici au début du siècle 19, interviennent également dans l'histoire : Bonaparte, le général Junot, Lord Strangford, l'amiral Sidney Smith... tous lancés à la conquête du monde, par les armes ou la "diplomatie". De sorte qu'à travers le portrait mi-figue mi-raisin de Dom João sont aussi relatés les rapports de force entre les grandes puissances de l'époque, les conflits d'intérêts entre des hommes politiques assoiffés de pouvoir, aussi le double-jeu de leurs conseillers, les pressions qu'ils exercent, les intrigues qu'ils fomentent, les bassesses qu'ils commettent et le petit peuple qui souffre le martyre en silence... toutes sortes de choses qui, je crois, n'appartiennent pas qu'au passé.

Le général Junot
Le coup de crayon de Spacca est comme d'habitude à la fois caricatural au niveau des personnages et très soucieux de précision au niveau de leurs costumes ou de leurs attitudes. Rien n'est laissé au hasard : armement, outillage, moyens de transport ou encore architecture, tout est clair, net et sans bavure ; avec par-ci par-là quelques touches d'humour qui viennent ponctuer cette biographie socio-historique, où l'on voit par exemple beaucoup de Blancs lancés dans des palabres sans fin, cependant que tous les Noirs passent leur vie au turbin... Avec aussi l'indispensable chronologie en fin de volume, ainsi qu'un très intéressant making-off de douze pages présentant le travail de l'artiste.

Et puis on s'est  laissé dire que Spacca prévoyait également une version dessinée de Tereza Batista... On s'en réjouit d'avance !

Extraits :

Le 11 octobre 1807, Napoléon décrétait la fermeture des ports du Portugal aux navires anglais et se préparait à la guerre :



Le 7 mars 1808, après deux mois d'un voyage éprouvant, la cour royale portugaise venait enfin mouiller dans la baie de Rio Janeiro :


Une page du making-off :




 Spacca : D. João carioca - A corte portugesa chega ao Brasil (1808-1821) ©
Editions : Quadrinhos Na Cia © (2007) 

2014/02/01

Hermann : Caatinga (BD)

Quoi de mieux appropriée que la bande dessinée de l'auteur belge Hermann Huppen pour illustrer les deux billets précédents, puisqu'on y croise là aussi de drôles d'oiseaux et très peu d'oiselles, à savoir les cangaceiros et jagunços du nordeste. Rien que des bonshommes, certains d'entre eux un chouïa rebelles, d'autres plus conventionnels, mais tous le cuir tanné et le caractère bien trempé, moitié voyous et moitié dandys, comme à l'Entropie.
On verra ci-dessous avec quelle maestria Hermann Huppen a non seulement su retranscrire un climat de franche et virile amitié, mais dépeindre également une région du monde dont les paysages passent du vert-tendre au gris-cendre au gré des saisons : celle de la pluie, souvent insuffisante, et celle du soleil, durant laquelle il n'est pas rare de voir la température du sol monter à plus de 50° centigrades, évaporant ainsi en quelques jours toute l'eau tombée au cours des six derniers mois. Et c'est donc au cœur de la caatinga, partie la plus aride et la plus pauvre du sertão, que se déroule l'histoire de cette bande dessinée au scénario sans surprise, car archétypal, mais aux superbes et fascinants graphismes.
D'abord la faune et la flore. Ici cohabitent plusieurs dizaines de variétés de bêtes à poils ou à plumes qui volent, courent, rampent sur la caatinga, et parfois gisent à même le sol lorsqu'il s'agit de l'espèce humaine, cette dernière n'étant visiblement pas la mieux adaptée pour y vivre :

Jacaré (alligator), cascavel (crotale), corrupião (passereau), urubu et ara vert



Un fazendeiro a engagé un jagunço pour tuer le père du caboclo qui vient de lui voler une chèvre. Le caboclo et son frère se vengent aussitôt en abattant l'un des gauchos du fazendeiro, lequel décide alors de massacrer leur famille, etc... :

Caboclo : paysan - Fazendeiro : gros propriétaire terrien - Jagunço : tueur à gage - Gaucho : gardien de troupeau


Le fazendeiro, la fazenda et le jagunço :


Le chef d'une bande de cangaceiros dans laquelle s'enrôlent les deux caboclos :


Une sélection de vignettes qui fleurent bon la testostérone :


L'armée, la milice, la police :


La fuite des cangaceiros à travers la plaine désertique, les sols rocailleux, les broussailles épineuses de la caatinga :


Sans oublier le cortège d'olibrius croisés sur la route de l'exil, poètes, chanteurs et pèlerins mystiques :


Hermann : Caatinga (2001)
Aux éditions Du Lombard

2013/09/01

J.-H. Rosny / Jean Eriez (correspondance)

Tous les chineurs et brocanteurs du dimanche vous le diront : "On tombe parfois sur une perle rare." Pour preuve, cette lettre autographe de J.-H. Rosny adressée à Jean Eriez, et trouvée dans un lot de vieux papiers où elle n'avait pourtant rien à faire :




Pont-sur-Yonne, le 3 septembre 1903

Monsieur et cher confrère,

Nous avions été profondément touchés de l'envoi de votre livre, de sa dédicace et de son épigraphe, et voilà que nous arrive votre très éloquent et très généreux témoignage dans La Grande France [revue], avant que nous ayons pu vous remercier des joies que nous devons à La Forêt [roman]. Croyez à notre profonde gratitude et soyez sûr que nous n'oublierons pas ces très précieuses marques de sympathie.
Votre roman est délicieux, et par sa psychologie si subtile et si sûre, et par ses observations pénétrantes, et par son sentiment si profond, si exquis, si vrai et personnel de la nature. Ce beau livre est de ceux que nous aimons sincèrement.
De tout cœur,
J H Rosny

Et puis cette curiosité datant d'avant l'internet, ses moteurs de recherche et autres google-rank : l'Argus de la Presse, une société de service chargée de dépouiller des dizaines de journaux ou revues à la recherche d'articles concernant ses clients, dont était Jean Eriez.
Aujourd'hui l’Argus de la Presse surveille environ 17.500 sources d'informations écrites ou parlées (presse, web, radio, télé), ainsi que 2 millions de médias et réseaux sociaux, mais en 1903 c'était simplement ça, que vous receviez alors par courrier postal :

L'Argus de la Presse (1903)

2013/08/20

Dans la série : "Chérie, où t'as mis mon slip ?"

  • « Un beau désordre est un effet de l'art. » (Nicolas Boileau, in L'Art Poétique)
  • « L'ordre est une tranquillité violente. » (Victor Hugo, in Les Misérables)
  • « Repassez dans une heure, le temps que je dégage l'accès. » (Joseph Trotta, bouquiniste, in Les Falaises de Trotta)

Ce beau foutoir est situé au 148 de la rue Beauvoisine, à Rouen, dans une librairie d'occasion tenue par l'arrière-petit-fils de Karl Marx ; un Marx avec l'accent du Gers, le blouson Levi's sur le dos et le borsalino sur le crâne : Joseph Trotta. Ça se visite tous les jours, sauf le dimanche, jour du Seigneur, opium du peuple, de 14h30 à 19h00 environ.



Photo et citation rapportées par Florence

2013/08/19

Ostie d'calisse d'maudit tabarnak !

S'il y en a qui disent qu'à l'Entropie c'est le foutoir, le bordel, l'anarchie, c'est qu'ils ne connaissent pas le MacLeod's Books, sur la Pender-Street-West, à Vancouver, ou bien qu'ils ont la langue aussi mauvaise que des vipères :

Capture d'écran de la série télé Fringe, avec Clark Middleton dans le rôle de Markham,
le bouquiniste un peu fou, mais vachement sympathique...