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2019/08/21

ANPOOL : signes de vie (ANPR)

Épisode 2. Pourvue d'un nouveau cœur tout de bleu luisant (dont Tony Stark/Iron Man est jaloux, nous dit-on), la vie coule à nouveau dans les artères d'ANPOOL :

Le cœur rénové d'ANPOOL
Une énergie nouvelle fait frétiller ses neurones. Et ANPOOL est plutôt bien cortiquée : deux hémisphères de trois téraoctets chacun, sans compter un téraoctet pour les fonctions basales :

ANPOOL : une mémoire neuve
Depuis quelques semaines, elle apprend les coulisses du système (ZFS*) et entame ses premières connections. Nous vous tiendrons câblés !

Épisode 1 : ANPOOL : une lueur secondaire pour ANPR

*ZFS est un système de fichiers 128 bits, avec des capacités de stockage théoriques 2^64 fois supérieures à celles des systèmes de fichiers 64 bits actuels. En pratique, pas de limites !  D'un point de vue plus pratique que théorique, les limitations de ZFS sont tellement grandes qu'elles ne pourront jamais être atteintes. D'où le "Z" de ZFS (pour "le dernier mot des File Systems"), car selon son concepteur Jeff Bonwick : « Vous ne pourriez pas remplir un espace de données 128 bits sans faire bouillir les océans. ». Point besoin de faire bouillir les océans pour un simple bouillon de culture.

2019/08/04

ANPOOL : une lueur secondaire pour ANPR

Épisode 1. Je vous présente ANPOOL : une vieille carcasse d'ordinateur, nettoyée de ses organes fatigués, en conservant le maximum de nerfs et de veines, d'os et de ligaments, dans une ambition d'économie circulaire et de développement "relativement" durable.
La vieille carcasse

Les entrailles
Nous verrons ensuite la lueur de son nouveau cœur, et les balbutiements de sa mémoire neuve. Avec Jean-Jacques, nous travaillons à l'héritage d'ANPR, un réseau d'amatrices et d'amateurs de radio, et une archive de podcasts radiophoniques.

Épisode 2 : ANPOOL : signes de vie (ANPR)

2017/08/19

ANPéRo - 1 septembre 2017, 18 h (Montreuil, Café-librairie Michèle Firk)

Le vendredi 1er septembre 2017, à partir de 18 heures, un nouvel ANPéRo (apéro d'ANPRistes) aura lieu au milieu des livres de l'accueillant(e) Café-librairie Michèle Firk, 9 rue François Debergue à Montreuil, à deux pas du métro "Croix de Chavaux".

De quoi s'agit-il ? Les ANPéRistes sont des auditeurs et auditrices de radio, collectant des perles radiophoniques,  notamment de France Culture, France Musique, France Inter, Radio Suisse Romande, RTBF, etc. Ils se réunissent pour échanger, en partageant nourriture et boissons.
On y annonce la sortie du 39e opus des Kultur Pop, compilations de génériques de France Culture/France Inter (et parfois des intruses). Au programme, des jingles de :

- France Culture, Macadam philo : Björk
- France Culture, Perspectives scientifiques : Trio Wanderer
- France Culture, Le front des sciences : Renaud Garcia-Fons
- France Culture, Les nouveaux chemins de la connaissance (fin) : Battles
- France Culture, La conversation scientifique (début): Bumcello
- France Culture,  Du grain à moudre : Nekfeu
- France Culture, Les petits matins : Yppah
- France Culture, Cause commune : Goldfrapp

2017/05/14

ANPéRo - 2 juin 2017 - Montreuil, Café-librairie Michèle Firk

Bonjour

Le vendredi 2 juin, à partir de 19 heures, un nouvel ANPéRo (apéro d'ANPRistes) aura lieu au milieu des livres de l'accueillant Café-librairie Michèle Firk, 9 rue François Debergue à Montreuil, à deux pas du métro Croix de Chavaux.

Le numéro 37 des Kultur Pop est annoncé :

Neptune [France Culture, Atelier Fiction]Fakear
Panama [France Culture, La compagnie des auteurs]The Avener
Music to Watch Space Girls By [France Culture, La méthode scientifique]Leonard Nimoy
Essentielles [France Culture, A voix nue]Ibrahim Maalouf
Ping [France Culture, La grande table, interlude]Hauschka
You & Me (Flume Remix) [France Culture, Les nouveaux chemins de la connaissance, début]Disclosure feat. Eliza Doolittle
Bills, Bills, Bills [France Culture, La dispute - Le petit salon]Destiny's Child
Footnote to Howl [France Culture, Jacques Bonnaffé lit la poésie]Ginsberg, Allen


2016/03/06

Vendredi 18 mars : Dernier ANPéRo avant la fin du monde

« Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l’affaire. Ne soyez ni fier, ni spirituel, ni même à l’aise, vous risqueriez de paraître arrogant. Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune “bonne idée”, la déchiqueteuse en est pleine. Ce regard perçant qui inquiète, dilatez-le, et décontractez vos lèvres – il faut penser mou et le montrer, parler de son moi en le réduisant à peu de chose : on doit pouvoir vous caser. Les temps ont changé. Il n’y a eu aucune prise de la Bastille, rien de comparable à l’incendie du Reichstag, et l’Aurore n’a encore tiré aucun coup de feu. Pourtant, l’assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir. » Médiocratie, Alain Deneault




Le prochain et dernier ANPéRo en la librairie Entropie aura lieu le vendredi 18 mars, à partir de 18h. Ça se tient. Amateurs de livres, viendez.

Quelques photographies de Gérard Lavalette.

Il y aura en diffusion le volume 33 de Kultur Pop, compilation de génériques de Radio France (France Culture, France Inter ici), spécial dédicace au patron des allées de la libraire Entropie. Au programme :

Kultur Pop 2016.33 "Saint-George the Patron of our Aisle"
  • France Culture, Matins d'été 2014 : Yom, feat. The wonder Rabbis, Kaddish for Superman, With love 2011
  • France Culture, Jacques Bonnaffé lit la poésie : Fred Poirier, Speak White reggae remix : poème engagé écrit par la poète québécoise Michèle Lalonde en octobre 1968 
  • France Culture, Talmudiques (Marc-Alain Ouaknin) : Boulouris 5, Escualo, "Astor Piazzola : Tango Nuevo live in Vevey
  • France Culture, Nuits magnétiques (hommage Tintin) : Amon Düül II, Dem Guten, Schönen, Wahren, Phallus Dei 
  • France Culture, Interlude nuits : Kronos Quartet, Philip Glass String quartet no 5 - III (Kronos Quartet performs Philip Glass 1995)
  • France Inter, 2000 ans d'histoire : Moby, Slipping away, Hotel 2005
  • France Inter, Le grand entretien (François Busnel) : Andrew Loog Oldham Orchestra, The last time (The Rolling Stones Songbook 1966)
  • France Culture, Le pouvoir imaginaire (début, Raphaël Enthoven) : Pierre Adenot, Aux champs (Impressionnisme - The Belle époque of art 1870-1910 2009)
  • France Culture, Le bien commun 05/09/2007 : Abdullah Ibrahim Trio, Someday Soon Sweet Samba (Cape Town Revisited 2000)


2016/02/06

La réforme

Je rappelle que Robert Groçon est l'inventeur de la cédille. À bas la réforme de l'orthographe. Cependant, cela ne date pas d'hier...

Rue Jean Lantier
Entre l'écrit et l'oral, la narration de cette anecdote montre bien la différence entre la vitesse du çon. Et de la lenteur du kôn.

2016/01/16

50 % pour les lecteurs, car Entropie c'est fini (en mars 2016)

Le compte-à-rebours est enclenché. Comme pour bien d'autres librairies, le livre de la librairie Entropie se refermera le 31 mars 2016. Jusque-là, il y reste des trésors d'ouvrages qui ne demandent qu'à se donner aux lecteurs et aux lectrices. 

Alors, vous pouvez y aller en vous recommandant de ce blog, vous bénéficierez de 50 %  de réduction sur l'ensemble de la boutique, au-dessus de 10 euros d'achat aux prix indiqués.


Nous reviendrons ultérieurement sur son histoire. Entropie, ce nom, tout un programme. Et le prochain ANPéRo, c'est le vendredi 19 février.

2015/10/16

Jean-Noël Jeanneney : L'avenir vient de loin

« Les Républicains, c'est comme le fromage : plus il y en a, plus ça pue ! »
( Le révérend père Ollivier, du temps de Mac-Mahon )

Au soir des élections législatives de 1993, la coalition RPR-UDF emportait nettement la victoire avec près de 82% des sièges à l'Assemblée Nationale. Conséquence directe du choix des Français : le président Mitterrand nommait Balladur Edouard à l'Hôtel Matignon, à charge pour celui-ci de remplacer le ministère Bérégovoy auquel participait jusqu'alors Jean-Noël Jeanneney, en tant que secrétaire d'Etat à la Communication.
A peine quelques mois plus tard, ce dernier publiait non pas un recueil de souvenirs ou de confidences sur ses années passées au sein du pouvoir — quoique perce parfois un soupçon d'amertume — mais un livre d'histoire politique censé démontrer la vitalité d'un clivage auquel les Français ne croyaient déjà plus : l'opposition entre la gauche et la droite (en 1991, une étude SOFRES révélait qu'ils étaient en effet 55% à estimer que cette ligne de partage n'existait plus vraiment ou n'avait plus lieu d'être, cependant qu'une enquête plus récente du CEVIPOF montre qu'ils sont à présent près de 75% à le penser...).
Or, en 1993, Jean-Noël Jeanneney, lui, voulait encore y croire, au bien-fondé de cette opposition. Et c'est donc avec son incurable optimisme d'homme-de-gauche qu'il cherche à nous convaincre ici d'une chose ô combien capitale à ses yeux : que les idéaux hérités de la Révolution sont non moins valides et pertinents aujourd'hui qu'ils ne l'étaient lors de leur avènement. Pour lui, si les hommes se sont entre-déchirés comme des bêtes durant deux siècles et des brouettes pour voir triompher telle ou telle autre de leurs convictions, c'est pour la raison toute simple et toute vraie qu'il y a différentes façons de concevoir la Justice, l'Education, la laïcité, l'économie, l'Etranger, la fiscalité et j'en passe. A l'appui de sa démonstration sont alors naturellement conviées à la barre les grandes figures tutélaires que furent Saint-Simon, Clemenceau, de Gaulle, Blum et quelques autres, mais surtout Victor Hugo et Jean Jaurès, abondamment cités et célébrés tout au long des chapitres... De sorte qu'en nous rappelant quelques-unes des plus farouches oppositions gauche#droite dont fourmille notre histoire, Jean-Noël Jeanneney nous fait peu à peu ressentir (pour la mieux déplorer si besoin était) l'absence de contraste (et d'idées) dans les débats politiques de ces dernières années. De sorte aussi que son livre, pour daté qu'il soit, est toujours aussi pertinent et même plus que jamais d'actualité au vu de ce qu'est devenu aujourd'hui le parti à la rose : une pâlichonne copie du centre-droit. De sorte, enfin, que si L'Avenir vient de loin s'adresse à chacun d'entre nous, il s'adresse encore davantage aux socialistes en charge du pays, tous invités qu'ils sont à revenir à leurs fondamentaux ou, ainsi que Jeanneney le dit lui-même : à s'inspirer du passé "pour servir de nouvelles ardeurs".

Intelligemment mises en parallèle par le cevipof, ces trois courbes montrent
à quel point la Gauche a perdu la bataille de l'opinion...

Signalons encore que L'avenir vient de loin est un livre à la Jeanneney, c'est-à-dire bourré de références et de citations qui, d'admiration, vous laissent un peu sur le flanc :

« Le marché ! le marché ! le marché !... » A tous les défis du temps nos libéraux répliquent sur le ton de Toinette dans Le Médecin malgré lui : « Le poumon, le poumon, le poumon, vous dis-je ! »
Le cri, certes, s'est un peu assourdi — déceptions théologiques obligent —, mais l'obsession est bien vivante, à droite. Le marché y est célébré comme un nouveau seigneur, bienveillant à qui le respecte, garant impérieux de tous nos bonheurs futurs, vengeur effroyable pour les peuples qui osent douter de son génie.
C'est à voir de plus près. Car voici l'un des critères les plus propres à fonder aujourd'hui l'opposition entre droite et gauche. La confiance absolue, d'un côté, faite au seul marché, animé par la recherche du profit qui pousse les individus en compétition, pour dessiner l'équilibre le plus harmonieux possible d'une communauté nationale. Et de l'autre, à gauche, la certitude qu'il revient à la puissance publique de faire jouer d'autres ressorts que ceux qui stimulent le monde marchand, pour servir d'autres desseins et pour corriger la brutalité des égoïsmes affrontés.

[...] La métaphore du « renard libre dans le poulailler libre » est un peu usée ? Bon ! Retrouvons donc Clemenceau brocardant vers 1895 « ces économistes dont tout l'art consiste à faire courir des culs-de-jatte ficelés dans des sacs contre le vainqueur du dernier Grand Prix de Paris. Liberté pour tout le monde ! En avant les culs-de-jatte, et bonne chance ! Tiens, le pur-sang est vainqueur ! Qui l'aurait cru ? Eh bien, il est le plus fort voilà tout. Ce n'est ni juste ni injuste. La liberté du faible, c'est le droit du plus fort. Culs-de-jatte mes amis, tâchez qu'il vous pousse des jambes !... »

[...] Et voyez aussi les cris d'orfraie que suscita la loi sur la « dotation de solidarité urbaine » du 13 mai 1991, qui pour la première fois organisait le transfert de quelques ressources des communes les plus favorisées au profit des plus plus pauvres : même jeu, mêmes réflexes, même clivage...
On y revient toujours : la gauche moderne ne se voudra pas plus égalitariste que ne l'étaient Saint-Simon et ses disciples. Mais elle croira toujours à l'indispensable intervention de l'Etat, pour compenser au maximum ce qui, dans les inégalités entre les hommes, peut l'être par une répartition moins inégale des ressources.
Depuis les débuts de la Révolution industrielle, c'est le mouvement ouvrier, ce sont les syndicats, ce sont les partis de gauche qui ont peu à peu arraché à la droite, que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur du gouvernement, des corrections aux effroyables duretés du capitalisme libéral. Et l'on voudrait que soudain cela soit dépassé et qu'on soit entré dans la félicité d'un consensus social généreux ! Le droit des citoyens est d'être sceptique et leur devoir d'ouvrir les yeux.

Jean-Noël Jeanneney : L'avenir vient de loin
Aux Editions du Seuil (1994)

Et puis, en guise d'illustration sonore, cet extrait d'un discours du député Jules Ferry, prononcé en juin 1889 à l'Assemblée Nationale (et lu par Guillaume Gallienne, France Inter, Ça peut pas faire de mal) :

2015/08/25

ANPéRo : September song

On annonce un nouvel ANPéRo ce vendredi 28 août en librairie Entropie. Comme d'hab...

 Sarah Vaughan, September song

2015/02/08

ANPéRo : Les nouvelles vagues

Publics secrets & squelette
Les racines approximatives font la sève des nouvellistes. Dans "22 vl'a les flics", on a parfois les linotypistes, les ouvriers typographes, utilisant les corps de police (de caractère) pour signaler l'irruption inopinée des contre-maîtres, d'un petit chef. Le corps 22 était destiné aux gros titres, et quand un employé le criait aux collègues, c'était signe d'interrompre une pause. Vingt-deux, c'est donc le procès verbal d'une soirée ANPéRo à la librairie Entropie, sise 198 boulevard Voltaire, accueillant trois nouveaux, dont une nouvelle : Zhara, Guillaume, Yannick. Appliquant la règle de trois, 22/3  = 198/k, que fit la fraction armée de rouge de nombreux corps gras? Résolvons : k =27. Il y eut donc audition du 27e Kultur Pop, compilation sporadique de génériques de France Culture, France Inter, et parfois d'autres. La voici.


Kultur Pop 2014.27 "Tempo"(ici en tout petit)
Le printemps s'approche
  • France Culture, Divers aspects de la pensée contemporaine : La grande loge de France : Chet Baker, These Foolish Things
  • France Culture, Perspectives scientifiques : Claude Bolling and J.-P. Rampal, Baroque and Blue (Suite for flute and jazz panio trio) 
  • France Culture, Les nuits, interlude : Teodoro Anzellotti, Gnossienne n°1 [Erik Satie]
  • Europe 1, Pour ceux qui aiment le jazz : Jimmy Griff, All about my girl
  • France Culture, Le temps buissonnier : Les blérots de R.A.V.E.L., Radio Tribale
  • France Culture, La salon noir (Sylvain Kahn) : Louis Sclavis, De Charybde en Scylla
  • France Culture, Un poco agitato (Yvan Amar) : Trio Esquina (Strossio, Enriquez, Tissier), Buenos-Aires Hora Cero [Astor Piazzolla]
  • France Culture, Matins d'été 2014 : Yom feat. The wonder rabbis, Kaddish for Superman
 Alors, place au PV : les nouvelles vagues, 2e déferlantes. En attendant que le printemps s'approche.

2015/01/04

Antônio Torres : Un taxi pour Vienne d'Autriche

Muito bem ! Encore un bon Torres ! Celui-ci empreint de poésie et très musical, puisque rythmé façon polar, avec des phrases qui vous claquent aux oreilles un peu comme des coups de feu :

L'arme a trouvé la cible  ~  Je perçois des voix qui s'éteignent comme une agonie d'automne... et je rêve que je lis un poème de T.S. Eliot  ~  Il a plié à la deuxième balle : personne n'est parfait  ~  L'enfant a grandi la tête plate, à force de caresses  ~ Marcher, marcher, marcher... pour découvrir que j'ai encore des yeux pour la beauté.

Comme dans ses précédents livres, l'auteur s'attache une nouvelle fois à dépeindre un climat et attiser des sentiments plutôt qu'à raconter une histoire, laquelle est d'ailleurs on ne peut plus simple : un publicitaire au chômage loge deux balles dans le ventre d'un vieil ami qu'il n'avait pas vu depuis vingt ans, puis s'enfuit de chez lui en s'engouffrant dans un taxi... qui n'ira nulle part pour cause d'embouteillage. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Seulement il y a le style, on l'a déjà dit, et puis cette impression diffuse de faire trempette dans le cerveau de l'assassin, de partager la détresse de cet homme se noyant à l'intérieur de lui-même, puis d'être emporté par les flux et reflux de sa conscience comme dans une sorte de rêve éveillé, et à moitié halluciné, où la réalité paraît toute distordue, brouillée, fragmentaire... et en même temps si réelle. Car, à bien y regarder, ce roman est un jeu de miroirs pas si déformants qu'ça. Ce qu'ils reflètent ? Notre aliénation. Les visages de ceux qui ne savent plus trop qui ils sont, ni ce qu'ils font... le drame existentiel de l'homme moderne, bien plus déboussolé dans sa mégalopole qu'il ne le serait lâché en pleine nature... aussi l'absurdité d'un monde où tout est rationalisé, hormis nos actes et nos pensées... et puis le paradoxe d'une société où tout va très-très vite et où cependant rien ne bouge, un peu à l'image d'un tacos coincé dans un bouchon : de quoi devenir dingue, non !

A  PIED  D'ŒUVRE
Il descendit vers la place du général Osório en pensant : Ipanema est plus bleue que Copacabana. Ses immeubles sont plus bas. On peut encore voir le ciel. Restait à savoir si cela le rapprochait ou l'éloignait de Dieu. Et, si Dieu existait vraiment, le ferait-il arrêter pour vagabondage ? Flâner alors que tous les autres courent — c'est un péché mortel.
Et il allait devoir encore marcher un bon moment avant d'arriver chez son ami. Ce qui signifiait : qu'il avait encore du temps — pour penser. Pourquoi pensait-il tant ? Pourquoi les Japonais...
Marchant et pensant : le chemin se fait en marchant. Et se rappelant le temps où cette place était beaucoup plus agréable, sans les palissades des travaux du métro qui interdisent le trottoir et empestent l'atmosphère. Pensant aux dessous-de-table et au coup publicitaire des travaux, pour le plus grand profit des entrepreneurs qui avaient financé la campagne du gouverneur, puis laissé les travaux en plan et la place défigurée. Pensant : et personne ne dit rien. Ipanema, au mètre carré plus cher que le mètre carré d'un château en Angleterre, ne se plaint que des camelots qui transforment ses rues en bidonvilles et de la présence de Noirs sur ses plages. Le reste importe peu [...]
Antônio Torres : Un taxi pour Vienne d'Autriche (1991)
Traduction de Henri Raillard (1992)
Aux Editions Gallimard


2014/11/15

Entretien : Jorge Amado — Tony Cartano (Le Magazine littéraire, octobre 1984)

« Personne n'empêchera l'humanité de marcher vers le socialisme, à condition que socialisme et démocratie ne fassent qu'un, que la liberté d'action et de parole de chacun soit respectée, que le bonheur collectif passe par le bonheur individuel » (Jorge Amado, 1984)

Si 1984 est le plus célèbre roman d'anticipation de George Orwell, c'est aussi l'année où les généraux brésiliens regagnent enfin leurs casernes, après vingt ans de dictature marqués par des centaines de meurtres et des millions de tortures infligées au nom de la "menace communiste" :

« J’ai reçu des chocs électriques sur les mamelons, dans le vagin, dans l’anus... devant mes enfants de quatre et cinq ans » témoignait récemment une ancienne prisonnière politique.

***

Nineteen eighty-four, Palais de l'Elysée, sous la verrière du Jardin d'hiver, un homme reçoit la légion d'honneur des mains du président Mitterrand : « Maître du roman contemporain et grand ami, s'il en fut, du peuple français...» déclare solennellement le président en épinglant la rosette au revers du veston. Visiblement très ému, l'homme sourit, les yeux dans le vague, comme perdu dans son passé qu'il contemple du haut de ses 72 ans. Sans doute se rappelle-t-il avoir été, lui aussi, longtemps considéré comme une "menace" par les autorités françaises : expulsé du territoire national sous Vincent Auriol, en 1949, puis à nouveau autorisé par de Gaulle à fouler notre sol, en 1965... et aujourd'hui décoré d'une des plus hautes distinctions, cet homme a traversé l'Histoire et même écrit l'une de ses meilleures pages : la lutte contre le nazisme.

C'est donc en acteur et témoin de son temps que Jorge Amado répond, quelques jours plus tard, aux questions de Tony Cartano, du Magazine littéraire. Face au journaliste un chouïa prétentiard, Amado retrace son parcours d'homme et d'écrivain, tout en nous instruisant du folklore brésilien. Se montrant intarissable sur le candomblé ou l'art de la capoeira, il sait aussi rester calme et courtois même lorsqu'il est gentiment traité d'homophobe repenti — aberration — ou que lui est reproché le "manichéisme" de ses premiers romans — foutaises ! En fait, Tony Cartano n'aime pas la littérature engagée, celle des vérités qui dérangent :


"Anti-américanisme primaire" : la critique des Etats-Unis pour leur ingérence et leur implication dans l'établissement de dictatures chez leurs voisins d'Amérique latine.

"Catéchisme prolétarien" : la dénonciation de l'exploitation des travailleurs et des ouvriers agricoles par les gros planteurs de cacao.

"Pavé imbuvable" : la passionnante histoire des individus qui luttent, et parfois meurent, pour regagner leur liberté.

"Manichéisme" : d'un côté, les 1% de riches propriétaires qui possèdent 50% des terres cultivables et, de l'autre côté, les 50% de paysans pauvres qui n'en ont seulement que 3%. 

"Personnages stéréotypés" : la confrontation des points de vue par le biais d'un très vaste panel de personnages tirés de la réalité ; leurs intérêts, leurs convictions, leurs motivations...

Le Magazine littéraire

Tony Cartano : Dictionnaires et notices biographiques indiquent que vous êtes né à Ilheus, état de Bahia, en 1912...

Jorge Amado : En réalité, je suis né dans une plantation de cacao située sur le territoire de la commune de Itabuna, à l'est d'Ilheus, à une centaine de kilomètres de la côte Atlantique. En langue indigène, Itabuna veut dire pierre (ita) noire (buna)... J'avais quatorze mois lorsque survint la crue du fleuve qui ravagea la plantation de mon père. Je raconte cet épisode dans Terre violente. Il y eut une épidémie de variole. Et nous nous sommes enfuis vers Ilheus. Pour assurer notre subsistance, mon père et ma mère se sont mis à fabriquer des sabots de bois. Mon père était originaire du Sergipe, au nord de Bahia, dans la région du cacao. Il avait quitté son pays natal très jeune pour exploiter cette petite plantation. J'avais six ans quand il a pu acheter un autre bout de terre et recommencer à planter du cacao. Dix ans plus tard, sans être un gros planteur, il possédait enfin une ferme d'une certaine importance. Mais en 1929, survint le krach à la bourse de New York : les fermiers ont beaucoup perdu, les gros exportateurs s'emparant d'une bonne partie des terres. Jusque-là, mon père pouvait compter sur une récolte de cinq mille arrobes (soit soixante-quinze tonnes), il s'est retrouvé avec seulement mille arrobes, et ce jusqu'à la fin de sa vie. Toute mon enfance, mon adolescence, c'est le cacao. Et les luttes, la violence de cet univers... Un jour, je devais avoir trois ou quatre mois à l'époque, mon père se tenait sur la véranda de notre maison et coupait de la canne à sucre pour son cheval. Soudain, un type lui a tiré dessus (cela lui est d'ailleurs arrivé trois fois). La balle a tué le cheval et une cinquantaine de plombs sont venus frapper mon père à la poitrine. Il en conserva la marque dans sa chair toute sa vie... C'est de cette violence qu'est né un roman comme Cacao, publié en 1932 et que j'ai écrit à dix-neuf ans.

Ce n'était pas votre premier roman...

En effet. Un an plus tôt, j'avais écrit Le pays du carnaval, un court récit moins intéressant que Cacao. Un jeune homme y réfléchissait sur l'état du Brésil et, bien sûr, il ne voyait pas les choses telles que je les vois aujourd'hui. 

Ce garçon était, comme vous, en quête d'un idéal politique. Quel était le contexte d'alors ?

Sortant de chez les jésuites, j'étais en pleine crise de conscience. Le pays du carnaval se voulait comme une sorte de libération. Je l'avais écrit avant la grande « révolution » de 1930 qui marque le passage du Brésil ancien au Brésil moderne. Contrairement à nos habitudes, il ne s'agissait pas d'un vrai coup d'Etat ! Quoi qu'il en soit, c'est l'époque de l'industrialisation, du développement. Et l'émergence d'un grand mouvement littéraire...

Avec des écrivains comme Graciliano Ramos, Jose Lins do Rego et vous-même... 

Oui. Nous emboîtions le pas à cette révolution. Avant, la littérature était plus romantique, profondément influencée par la France, Victor Hugo notamment. La poésie dénonçait l'esclavage. Nous étions en plein indianisme.

Votre prise de conscience date, bien sûr, de ce temps-là. Pouvez- vous me préciser comment les choses se sont passées ?

Etudiant à l'université de Rio de Janeiro, je suis devenu l'un des dirigeants du mouvement étudiant. Cacao est le résultat de cet engagement à gauche.

Est-ce un livre autobiographique ? 

Pas vraiment. Certes, il résulte de ma connaissance intime de la vie sur les plantations, mais c'est tout. Aucun de mes livres n'est à proprement parler autobiographique. En revanche, je ne peux écrire qu'à partir de mon vécu. 

Dans l'exergue, vous vous demandez à vous-même si Cacao est un roman prolétarien...

C'était la mode. On découvrait au Brésil le grand roman engagé de l'Américain Michael Gold, Jews without money, qui eut un retentissement énorme. C'était l'époque des fresques soviétiques — La déroute de Fadeïev, Cavalerie rouge de Hable, Le torrent de feu de Sérafomovitch — et des héros « positifs », la littérature russe manifestait une force épique indéniable. J'étais tout jeune et tout prêt à gober cette histoire parfaitement imbécile de roman prolétarien ! 

Il y a dans Cacao un manichéisme évident : d'un côté, les bons (les ouvriers agricoles), de l'autre, les méchants (les propriétaires terriens).

Oui. D'ailleurs, les universitaires américains qui étudient mon œuvre aiment bien à se livrer à ce type d'analyse. L'un d'eux, qui vient de me consacrer un ouvrage, considère même que ce manichéisme n'a pas disparu de mes œuvres les plus récentes. C'est vrai : il y a toujours un parti pris pour les pauvres, le petit peuple de Bahia.

Le tournant dans votre œuvre correspond pour moi à la publication de Gabriela, girofle et cannelle en 1958. 

De 1930 à 1937, j'ai écrit un roman par an. Le pays du carnaval, Cacao, Sueur... Bahia de tous les saints en 35, puis Mar morto en 36, et Capitaines des sables en 37. Cette série de livres forme un tout : du point de vue littéraire, et pas seulement politique (car mon engagement en faveur du peuple s'est maintenu jusqu'à aujourd'hui). J'utilisais alors une espèce de discours politique parallèle à l'action romanesque, comme si je doutais des capacités du lecteur à qui je désignais les mauvais. Il faut dire qu'en 37, tous ces livres étaient interdits au Brésil par la dictature de l'Estado Novo... 

En quelle année avez-vous adhéré au Parti communiste ?

J'étais à la Jeunesse communiste, mais ne suis devenu militant du Parti qu'en 40-41.

C'est l'époque de votre exil en Uruguay...

Oui. J'y suis resté jusqu'à fin 45. C'est là-bas que j'ai écrit Terre violente, La terre aux fruits d'or et Les chemins de la faim

Puis en 54, il y a Les souterrains de la liberté, votre dernier livre communiste.

Stalinien, dirais-je. Pendant presque dix ans, je suis resté sans écrire pour me consacrer à ma tâche de cadre du Parti. Pas fonctionnaire, non, on ne me payait pas ! Jusqu'au jour où j'ai compris que ce n'était plus possible : il fallait choisir entre l'écrivain et le militant.

Dans ces conditions, comment avez-vous pu écrire les mille deux cents pages des Souterrains de la liberté ?

Petit à petit, pendant les années d'après-guerre... En 55, et donc avant le XXe Congrès (il ne faudrait pas croire que j'ai cessé de militer à cause de ce congrès, car dès 54, je savais à quoi m'en tenir à propos de Staline), j'ai dit aux camarades mon intention de retourner à l'écriture. Ils ont insisté: « Nous avons besoin de toi, tu es un écrivain connu ». Cette célébrité dont j'ai bénéficié très jeune me permettait en effet d'accomplir des choses que d'autres communistes ne pouvaient pas faire. J'ai été député à la Constituante, puis à la Chambre. Au retour d'un voyage en Argentine, fin 55, ma décision était prise. On m'a supplié d'attendre encore un peu. J'ai tenu bon. Je restais membre du P.C, mais sans militer. Tandis que notre direction se rendait à Moscou pour le XXe Congrès, moi je créais avec Oscar Niemeyer un journal culturel. Après les révélations de Khrouchtchev, j'ai cessé tout rapport avec le Parti, sans démissionner et sans être exclu. La tempête soufflait sur tout les partis communistes, y compris au Brésil, et moi j'écrivais un roman d'amour, Gabriela. Ce livre m'a valu de vives attaques de la part des staliniens du parti. Avec Quinquin la Flotte, ce sera encore pire ! 

Vous aviez abandonné le réalisme-socialiste.

Eh oui, je mettais en scène de drôles de héros positifs : des vagabonds ! Encore que, si l'on y regarde de plus près, on trouvera des vagabonds dans toute mon œuvre, y compris celle de la période prolétarienne. Mais tout ça, c'est du passé. Aujourd'hui, je garde de bonnes relations avec les communistes. Bien que n'étant plus communiste, je viens d'appuyer de tout mon poids la demande de légalisation du P.C. brésilien.

Où en est l'ouverture démocratique dont on parle depuis quelque temps ?

Ça va !... Nous allons élire un nouveau président. Le peuple n'est pas concerné, seuls les grands électeurs auront le droit de voter. Mais les choses sont telles que nous pouvons malgré tout gagner cette élection. Cela ne changera rien au niveau du gouvernement. Mais gagner les élections au niveau du collège électoral signifierait que l'Alliance démocratique, qui va des conservateurs libéraux à la gauche très radicale, pourrait soutenir son candidat à la présidence, — un homme très capable, très cultivé, pas un révolutionnaire non, plutôt un politicien rusé, un conservateur favorable à la justice sociale. Un homme de transition, en somme. 

Un peu comme en Argentine ?

Exactement. La différence, c'est qu'au Brésil, nous ne subissons pas un fascisme véritable. Nous avons eu notre lot de tortures et de brutalités, mais pas à la mesure de l'Argentine. Là-bas, on ne compte plus les milliers de disparus. La victoire de la démocratie dans ce pays nous aide beaucoup. J'étais à Buenos Aires au mois d'avril dernier, j'ai rencontré Alfonsin, c'est un homme remarquable. Mais d'un autre côté, la situation en Argentine nous dessert aussi car, du coup, nos généraux à nous ont peur ! 

Et la censure ? Après 64, elle était terrible...

Surtout dans les années 68-70. En ce moment, on ne pas dire qu'elle soit très dure, sauf pour des questions de mœurs, au cinéma par exemple... En 68, nous avions un ministre de la Justice terriblement réactionnaire. Il avait concocté un projet de loi instaurant la censure préalable; nous devrions soumettre nos manuscrits avant publication. J'ai téléphoné à Erico Verissimo, un écrivain de Porto Alegre qui est mort depuis, un grand ami (lui et moi étions les deux écrivains les plus connus du Brésil)... Et nous avons décidé de signer et publier une déclaration commune affirmant qu'en aucun cas nous ne soumettrions nos textes aux censeurs. Nous préférions encore l'interdiction et publier à l'étranger. 

Est-ce que cette prise de position vous a attiré des ennuis ?

Non. Les généraux ont même reculé et retiré leur projet de loi. A partir du moment ou la presse acceptait de publier notre déclaration (et heureusement, c'est ce qui est arrivé !), un vaste mouvement d'opinion s'est déclenché. De nombreux écrivains se sont joints à nous... J'ai toujours lutté contre la censure. Il y a trois ans, avant l'amnistie et l'adoucissement du régime, il y avait environ cinq cents livres interdits, dont un à moi. Mais tous les autres, y compris Les souterrains de la liberté, étaient en vente libre. Ces messieurs ne lisent pas ! En revanche, une romancière homosexuelle, une très bonne romancière, tombait sous le coup de cette interdiction. J'ai signé un manifeste en sa faveur. Son cas était plus difficile : ceux qui étaient d'accord pour défendre les ouvrages censurés pour raisons politiques, rechignaient à la faire pour une machonna ! A mon sens, il fallait aussi se battre pour sa liberté à elle, en tant qu'homosexuelle et en tant que romancière.

Mais, dites-moi, il fut un temps où vous n'étiez pas si tendre pour les homosexuels, comme en témoignent plusieurs allusions aigres-douces dans Les souterrains de la liberté

Que voulez-vous, j'étais à cette époque beaucoup plus réactionnaire, au sens profond du terme, que je ne le suis aujourd'hui ! C'est vrai, j'étais machiste ! Les communistes étaient très puritains. 

A cet égard comme à d'autres, je vous avouerai franchement que ce livre, Les souterrains de la liberté, me gêne beaucoup dans votre œuvre. Votre éditeur français affirme sur la quatrième de couverture que c'est « un maître-livre ». Et vous, dans votre préface écrite en novembre 83 (soit trente ans plus tard), vous semblez plus prudent. Vous dites que c'est un livre « qui date ». Vous l'assumez, mais n'en paraissez pas trop fier...

Ce n'est pas le problème. Je l'ai écrit, voilà tout. Je ne renie rien de ce que j'ai écrit ou fait dans ma vie. Ce qui ne signifie pas que j'en sois forcément content. Le stalinisme fut une chose terrible. Mais pour nous, Staline était grand, il avait conduit l'Union soviétique à la victoire et nous avait sauvé du nazisme. Nous pensions qu'il luttait pour le seul bonheur du peuple... Quant à Souterrains, je n'ai jamais voulu le retoucher. Aragon a récrit les Communistes. A chacun sa façon. Je n'ai jamais corrigé un seul de mes livres a posteriori : ils sont là, avec leurs défauts, leurs erreurs... Mais, sans vouloir à tout prix défendre ce roman, je voudrais tout de même dire que du point de vue romanesque, ce fut pour moi une entreprise importante. Jusque là, je n'avais écrit que des romans courts, de moindre envergure. Ce livre m'a apporté une expérience romanesque très utile pour la suite de mon travail. Je prévoyais même d'en faire une trilogie... 

Dans cette préface, vous justifiez votre démarche par l'existence de la guerre froide.

La guerre froide nous a poussés au sectarisme. Je dis nous, car je suis loin d'être le seul écrivain dans ce cas. On peut en dire autant de l'Américain Howard Fast, l'auteur de Spartacus, ou même de Semprun en Espagne...

Dans les romans qui vont succéder, vous allez changer de manière. Désormais, passent au premier plan de la vie, le quotidien, les rites et les fêtes du petit peuple de Bahia. Plus de doctrine, mais un style personnel. Vous ne parlez plus du peuple ou sur le peuple, vous vous en faites l'expression la plus profonde et authentique.

En 1935, il y avait eu Bahia de tous les saints et... trente cinq ans plus tard, sur le même sujet, La boutique aux miracles. Les mêmes thèmes : la lutte contre les préjugés raciaux, la lutte pour la formation de la nation brésilienne; la même grève... Mais je n'ai pas récrit Bahia, il s'agit d'un tout autre livre. Si je devais ne garder qu'un seul titre parmi toutes mes œuvres, ce serait La boutique aux miracles.

Vous y contez, à travers la vie de Pedro Archanjo, pittoresque appariteur à l'université de Bahia, faiseur de miracles, sociologue amoureux des femmes — un grand homme, quoi ! —, l'épopée du peuple de Bahia, de ses rites religieux venus d'Afrique, de ses chants, de ses danses, de son imagerie populaire... Je me souviens qu'il y a huit ans, lors de la parution de La boutique aux miracles en France, vous m'aviez confié que c'était effectivement votre livre préféré. 

Mes thèmes de toujours ont trouvé là leur épanouissement. Permettez-moi d'insister, malgré tout, sur la continuité. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je suis moins « réactionnaire » (sourire) qu'autrefois, mais n'oubliez pas que, député en 46, je me suis battu pour la loi accordant la liberté religieuse aux minorités du Brésil. La boutique aux miracles est sans doute le livre qui raconte le plus et le mieux la formation de la nation brésilienne. Une phrase du narrateur, Pedro Archanjo, définit bien ma position. On vient lui dire : « Vous êtes matérialiste et pourtant, vous êtes aussi un « père-de-saint au candomblé » Archanjo répond : « Mon matérialisme ne se limite pas. »

Comment expliquez-vous que ces rites mystiques du candomblé ne soient pas contradictoires avec le matérialisme ?

Je viens de vous le dire ! Il faut bien comprendre que le candomblé n'est pas à l'origine une religion brésilienne. Il ne faut pas confondre le candomblé du Brésil et celui d'Afrique. Certains intellectuels — des mulâtres pour la plupart — prétendent aujourd'hui que notre candomblé ne se distingue pas du candomblé d'Afrique. Ça n'a pas de sens ! 

Pourquoi ? 

Les différences sont nombreuses, et la principale tient au fait qu'au Brésil, le candomblé n'est pas à l'écoute d'un orisha (saint ou esprit), mais résulte du mélange des diverses nations africaines. Tout s'est mêlé au Brésil. En Afrique, le culte de Shango, le dieu du tonnerre, excluait le culte d'un autre orisha. Sur tous les plans, nous sommes le pays du métissage. On vénère plusieurs orishas, et tout ça s'est de plus mêlé au catholicisme. N'ayant pas le droit de fêter leurs divinités, les Noirs les remplaçaient par des personnages du rituel catholique. Par exemple, Oshum, la déesse de l'eau, devenait la Vierge Marie ou encore Ogum, le dieux des métaux et de la guerre, se trouvait remplacé par Saint-Antoine ! Un syncrétisme religieux total ! A Bahia, les grandes fêtes dans les églises catholiques sont celles du candomblé. Toutes les commémorations du candomblé se passent dans les églises, à commencer par la messe catholique elle-même. Comment, dans ces conditions, nos intellectuels favorables au retour aux sources du candomblé africain vont-ils réussir à séparer la déesse Iansa de Notre Dame de la Conception ? Impossible ! De plus, à ce syncrétisme s'ajoutent les influences indiennes, comme dans cette religion de Rio issue du candomblé et appelée unbanda, qui est un formidable mélange de tous les spiritismes. Si vous interrogez les gens au Brésil, tous vous diront qu'ils sont catholiques. Le comble, c'est que seuls les intellectuels s'afficheront comme membres du candomblé ou de l'unbanda.

Et la capoeira ? 

C'est autre chose. D'abord, une forme de lutte, de combat qui, d'ailleurs, revient aujourd'hui en vogue. On l'appelle quelquefois capoeira d'Angola, mais ça n'a rien à voir avec ce pays. C'est une création typiquement brésilienne. Les premiers capoeiristes travaillaient comme gardes-côtes au service des propriétaires de plantations... La capoeira est une forme de lutte d'une exceptionnelle beauté, presque un ballet. Aujourd'hui, c'est une danse. La vraie capoeira serait trop dangereuse. J'ai soixante-douze ans, je connais les bas-fonds de Bahia comme ma poche, et pourtant dans ma vie, je n'ai assisté qu'à trois combats de capoeira. La première fois, je devais avoir seize ou dix-sept ans, je me trouvais dans un tramway bondé de monde qui faisait la navette entre Bahia et la mer. Une jeune femme mulâtre était assise sur une banquette, tandis que son fiancé — un tout petit homme — se tenait debout sur la plate-forme. Un grand Noir qui se trouvait à côté de la fille a commencé des travaux d'approche, de plus en plus insistants. Elle a protesté. Son fiancé est intervenu. Le ton a monté. A l'arrêt suivant, les deux hommes sont descendus pour en découdre. Surprenant le Noir, qui était deux fois plus grand que lui, le petit mulâtre a fait un coup de capoeira : très souple, en appui sur les mains, il a jeté ses pieds en l'air et frappé l'autre à la tempe. Le gêneur est tombé raide ! 

Existe-t-il une sorte d'initiation secrète à la capoeira ?

Non, il y a des écoles. Mes petits-fils y vont. Et ma petite-fille qui ne veut pas rester à la traîne, a décidé de surpasser son frère... En 58, je crois, je me promenais le soir en compagnie d'un ami écrivain lorsque nous sommes tombés sur une bagarre. Plusieurs capoeiristes s'y trouvaient mêlés. A la fin, on a relevé quatre ou cinq types k.o.... Mais d'ordinaire, cela reste une démonstration, un spectacle pacifique. Sur les marchés, dans les restaurants, les cabarets...

Peut-on établir une comparaison avec les arts martiaux d'Extrême-Orient ?

Si vous voulez. Il y a une certaine spiritualité dans la capoeira puisqu'elle se trouve liée au candomblé. Mais la grande différence, c'est que la capoeira baigne dans la joie. Il y a de la musique. Les figures sont accompagnées par le berimbau, arc en bois dont la caisse de résonance est une petite calebasse; on fait vibrer la corde tendue à l'aide d'une baguette. Les chants sont ceux des esclaves, avec des paroles comme : « Quand j'ai de l'argent, je peux manger à table avec mes sœurs, et je peux même coucher avec. Quand je suis sans argent, mes sœurs me battent ! » Un spectacle magnifique ! L'expression très profonde de la vie du peuple... Je ne pourrais pas écrire sur la capoeira ou le candomblé si je ne les connaissais pas de l'intérieur. J'ai dédié l'un de mes livres, Tereza Batista, à la plus grande « mère-de-saint » du Brésil. Elle vit à Bahia et vient de fêter ses quatre-vingt-dix ans, le 10 février dernier. Une fête nationale ! Même le gouverneur s'est déplacé... Je la connais depuis plus de cinquante ans. Avec sa mémoire fabuleuse, elle se souvient encore de notre première rencontre... J'ai toujours été mêlé au candomblé. Aujourd'hui, j'en suis même une figure importante. J'y suis honoré et j'ai quantité de « filles » (celles qui au cours d'une cérémonie ont reçu le saint et se trouvent possédées par lui). Je participe à tout ! On m'a fait Obà (prêtre de Shango). C'est le rang le plus élevé du candomblé, tant du point de vue civil que religieux. Il y a douze obas. Bien que le candomblé soit très populaire, on compte parmi ces douze ministres de Shango, trois intellectuels : un peintre et un compositeur célèbres au Brésil, et moi-même. Les autres sont cordonniers, pêcheurs, marchands ambulants... Je me fais un devoir d'accomplir tous les rites. Sur la tête, je porte un petit chapeau ridicule, autour du cou, des colliers, bref, je suis là...

Est-ce que vous avez la foi ? 

Non, je ne crois à rien. Mais si je ne participais pas, ce serait offenser tous ces gens qui m'ont honoré. Pour eux, je suis l'homme qui a toujours lutté à leurs côtés. Ils ne me demandent pas si je crois ou non. Je leur dois le respect. Voilà pourquoi j'ai accepté le titre d'Obà, entre autres d'ailleurs, car je suis aussi Ogan, c'est-à-dire protecteur civil du candomblé. 

Est-ce que vous êtes un dieu pour eux ?

Pas du tout ! Seulement un « maître », un vieux, un sage... Au candomblé, ma place est à côté de la « mère-de-saint ».

Le Brésil est un pays surréaliste, non ? 

Tout à fait. 

Pourquoi ?

Eh bien parce que nous sommes des métis. C'est l'unique pays du monde où le métissage soit aussi important. Plus qu'à Cuba, même. L'hispano est un homme dramatique, le Portugais aime la douceur, ce qui le conduit sans doute à aimer toutes les femmes ! Comme je le dis dans un de mes romans : « On ne peut enlever toutes les femmes du monde, mais on doit faire des efforts dans ce sens » ! 

Vos héros, vous-même aimez beaucoup les femmes, surtout les Mulâtresses...

Telle est l'incarnation de la beauté du Brésil. Le plus beau mélange, c'est celui des Mulâtres et des Japonais. Ces femmes-là sont les plus belles du monde !

Des Japonais ? 

Oui, leur immigration date du début du siècle. Plus de cinq cent mille sont venus travailler dans nos plantations. Dès la seconde génération, ils ont produit des ingénieurs, des médecins, des cadres... Très important. Surtout les femmes métis ! Le métissage est non seulement l'avenir du Brésil, mais celui de l'humanité tout entière. Toute autre solution conduit inéluctablement au racisme. Aux Etats-Unis, Blancs et Noirs m'interpellent souvent sur cette fin des races, comme si cela ne convenait ni aux uns ni aux autres. Au Brésil même, certains groupes de métis revendiquent le maintien de leur identité. Il y a de la C.I.A., là-derrière ! 

Vous ne pensez tout de même pas que la C.I.A. soutenait le Black Power !

Je ne dis pas ça, naturellement. Mais voyez-vous, beaucoup de Noirs américains sont riches, évolués. Ce n'est pas le cas chez nous. Ces intellectuels américains avec qui j'ai souvent abordé le problème ne supportent pas l'idée que les Noirs vont disparaître au Brésil. Mais les Blancs aussi, voilà toute la question ! Voyez-vous, l'esclavage a été aboli en 1889, alors que le trafic s'était arrêté dix ans plus tôt, si bien qu'aucun esclave noir nouveau n'était entré dans le pays pendant cette période. Fille d'esclave, la mère-de-saint dont je vous ai parlé tout à l'heure, n'était pas elle-même une esclave. En 1888, soit un an avant l'abolition, une première loi stipulait que tous les enfants nés après cette date ne seraient plus des esclaves. La mère-de-saint s'est mariée avec un homme d'origine française. Elle a eu deux filles : une mulâtresse assez sombre de peau, l'autre beaucoup plus claire. Cette dernière a été élue « plus belle femme de Bahia » par un magazine américain ! Alors, le mouvement de la négritude ? S'il s'agit d'affirmer et soutenir la culture noire, d'accord, mais s'il s'agit de séparer les races, pas d'accord !

Au-delà des femmes, il y a chez vous un goût de la vie, un épicurisme qui participe de votre humanisme. 

Absolument, et ce goût de la vie, nous le devons aux Noirs, précisément. Les Portugais, je vous l'ai dit, ne sont pas aussi rudes que les Espagnols avec leur Semaine Sainte. Mais leur mélancolie naturelle les porte beaucoup à une certaine morbidité. D'où les habits noirs de pêcheurs, des femmes... les Indiens, eux, sont la tristesse incarnée. Mais les Noirs ! Lutter contre l'esclavage allait de pair avec un immense amour de la vie. Nous sommes le pays de la samba, du carnaval — un événement capital de la vie brésilienne ! Cette création populaire des défilés des écoles de samba incarne la force de vie, l'association de la spiritualité et de la sexualité. 

L'amour est très présent dans tous vos livres. 

Dans une préface à une édition russe, Ilya Ehrenbourg écrivait que les deux piliers de mon œuvre sont l'amour et la mort. Dans le roman que j'écris en ce moment, il s'agit de la construction d'une ville au sein de la région du cacao [Tocaïa Grande]. On y retrouve les lieux et la violence de mes premiers livres. L'action se déroule sur dix ans, entre 1905 et 1915. C'est un gros roman de quatre cents pages. Je voulais le terminer avant de venir en France, mais il me reste deux chapitres à écrire. 

En 1979, vous avez publié La bataille du Petit Trianon. Vous y repreniez le sujet et l'époque des Souterrains de la liberté. Mais, avec vingt-cinq ans d'écart, l'approche, la démarche n'étaient plus les mêmes, n'est-ce pas ?

Dans Les souterrains de la liberté, les événements de l'Estado Novo étaient vus sous l'angle de la lutte des intellectuels. La Bataille du Petit Trianon concerne davantage la dictature actuelle. De manière symbolique, je m'y moque des académiciens, bien que j'en sois un moi-même ! C'est un roman très anti-militariste qui, bien sûr, n'a pas du tout été du goût des militaires ! 

Quelle est la situation de la littérature brésilienne actuelle ?

Je suis très optimiste, à cet égard. Le thème dominant reste toujours celui de la lutte du peuple brésilien. Pendant la dictature, on a pu croire un moment que la classe moyenne allait se complaire dans les problèmes de l'intériorité — solitude, angoisse et problèmes sexuels. Mais non, une simple démangeaison passagère... En fait, l'agitation culturelle n'a jamais cessé. De jeunes poètes lisent leurs textes sur la place publique. Il y a la Biennale de São Paulo... 

Et les romanciers ?

J'aime bien Antonio Callado et Marcio de Souza pour lequel j'ai écrit la préface à l'édition française de L'Empereur publiée chez Lattès...

Et Moacyr Scliar ?

Un grand ! Il y a, pour moi, quatre grands romanciers au Brésil dans cette génération des quarante ans. Sans ordre de préférence : Joao Ubaldo Ribeiro, l'auteur du célèbre Sergent Getúlio (Gallimard, 1978); Antonio Torres dont les éditions A.M. Métailié a publié Cette terre ; Moacyr Scliar : un écrivain qui a ouvert un nouvel espace dans notre littérature, celui d'une sorte « d'école juive brésilienne »; et Marcio de Souza : un grand talent ! Torres et Souza sont, je crois, communistes... 

A propos, une question plus anecdotique : vous vous rendez aujourd'hui à la Fête de l'Humanité. Quel sens attribuez-vous à votre présence là-bas ?

Ça ne veut pas dire que je suis d'accord avec tout ce que dit ou fait le P.C. C'est une grande fête populaire. En dépit de tout, la base est bonne : je suis pour le progrès, pour que l'homme aille de l'avant. Notre histoire, c'est le socialisme. Personne n'empêchera l'humanité de marcher vers le socialisme, à la condition que socialisme et démocratie ne fassent qu'un, que la liberté d'action et de parole de tous soit respectée, que le bonheur collectif passe par le bonheur individuel. 

Et la légion d'honneur que vient de vous remettre notre ministre de la Culture, quelle importance lui attribuez-vous ?

Que m'a donné Mitterrand, voulez-vous dire... Oh, c'est bien ! J'étais déjà commandeur des Arts et Lettres. La France a toujours représenté énormément de choses pour nous autres Brésiliens. Une influence positive, celle des idéaux de la Révolution française, et l'on ne peut en dire autant de l'influence des Etats-Unis avec leurs films de violence et de haine. Après la guerre, la France avait perdu de son rayonnement au profit de l'Amérique, justement; heureusement, cela revient aujourd'hui. Moi-même, je suis président de l'Alliance française au Brésil. 

Et le prix Nobel ?

Le Brésil devrait enfin avoir son tour. Et si cela devait arriver, on devrait couronner Carlos Drummond de Andrade, notre grand poète.

J'apprécie votre modestie !

On a déjà eu au moins deux écrivains qui méritaient le Nobel : Erico Verissimo, dont nous avons parlé à propos de la censure, et João Guimaraes Rosa. Ils sont morts, malheureusement. Drummond de Andrade a quatre-vingt-un ans. Alors, il n'est que temps !... Quant à moi, si j'étais membre du jury, je n'hésiterais pas une seconde : je voterais pour Drummond de Andrade. Aucun écrivain sérieux n'écrit en pensant à un prix. Et puis des prix, j'en ai eu beaucoup dans ma vie. Je viens d'en recevoir un en Italie, décerné par un fabricant d'eau-de-vie, figurez-vous ! Pour la remise du prix, ils ont donné un grand déjeuner de cinq cents personnes. Personne n'a écouté les discours, et les neuf mille cinq cents autres habitants de la ville n'ont cessé de festoyer autour de nous. Quelle fête !

2014/11/11

ANPéRo : Pixel (10/10/2014)

Et si je pisse ici ça éclabousse mon pantalon
px : symbole récent du pixel (on trouve p en pays anglo-saxons)
Le manuel du Système international d'unités: lexique et conversions,  par Michel Dubesset
Un record a été battu. C'est un peu pour cela qu'il faut presque un mois pour le relater. C'était probablement le plus grand ANPéRo du monde, et pourtant il n'y avait pas de Guinness, ni grand monde, officiellement.

Stéphane, Vincent, Laurent au carré, et une apparition de Jean-Noël. Certains les mains vides, d'autres la tête idoine. Rien qu'à cinq, sages comme les six mages. Un élément d'image, voila le sens de la contraction pixelique : "picture element", "pi (x) el", ou "petit bout d'image". L'on parla de cinéma ("A la cinémathèque, je devais voir des films invisibles, j'ai vu des films inmontrables"), du dernier Kultur Pop 25, des programmes des Nuits, de géographie ("Le Chili ne sera pas le Pérou", et les Nuits magnétiques sur Vienne), de la loi des gaz parfaits et de la théorie quantitative de la complexité. On mangea des saucisses cocktail.

Comme au passant qui chante on reprend la chanson, il suffit parfois d'un détail pour reconstruire toute la cène, de quelques notes pour extrapoler tout le morceau. Tous les autres, ils et elles étaient donc toutes et tous là : Laurie (et Véronique) Zimmer, Delphine, Léa, Annabella, Lola, Capucine, Léa, André (Franquin), capitaine Caverne, Will (Self), Patrick (Modiano), Paul (Bert),Claire et André, Donald, Thierry, Remy, Jean-Marie, Benoît, Sébastien, Julien, Fred, Cécile, Mibemol, Henri, Guillaume. Tous ceux et toutes celles qui sont venu, ou qui aurait pu venir, ou qui viendront. C'était le plus grand ANPéRo. Jusqu'au prochain.

Bonus : Derrick contre Superman

2014/09/13

Radio, télévision, livres, images

La radio, c'est la télévision, avec des images dans la tête. "Et tout s'éclaire", sur France Culture (ce matin, c'était Concordance des temps).

France Culture à la télévision

2014/08/23

Librairie Entropie : Kultur Pop 24, de retour de vacances, ANPéRo

De retour de vacances, les ANPéRistes manquent un peu de patience (souvenirs, Julien Lepers). Dans la froidure aoûtienne, tandis :
  • que vous avez un nouvel ANPéRO à la librairie Entropie, annoncé le vendredi 29 août 2014 (198 boulevard Voltaire, Paris XI), à partir de 18h30, et jusqu'à pas d'heure (et son détail est ici),
  • que le Christ s'est arrêté à Eboli (avec la malaria), et le virus à Ebola (du nom d'une rivière de la république démocratique du Congo),
  • que la grille de rentrée de France Culture se fait attendre, avec des frissons prospectifs,
  •  que les premiers satellites du projet Galileo ont choisi de prendre la tangente,
le volume 24 des génériques et indicatifs d'émissions de Radio France, et surtout France Culture - Kultur Pop, 2014 point 24 vient de paraître. Amatrices et amateurs de littérature, de musique, d'histoire, de sciences, de psychologie, auditrices ou auditeurs de radios culturelles, vous êtes bienvenus à cet ANPéRo pour partager en bonne intelligence un peu d'alimentation solide ou liquide, et ouïr donc ce Kultur Pop 2014.24 "Galileo", en direct de la librairie Entropie, pour l'ANPéRo :
  • France Culture, La science et les hommes : Marc-Olivier Dupin, Childhood
  • France Culture, Interlude nuits :  Yann Tiersen, Le moulin (bande originale : Le fabuleux destin d'Amélie Poulain)
  • France Culture, Changement de décor : (Clément Philibert) Léo Delibes, Lakmé Flower Duet Excerpt (bande originale, The Hunger)
  • France Inter, Vécu (par Michel Tauriac : "vécu, l’événement par ceux qui l'ont vécu") : Hydravion, J'ai pas le temps
  • France Culture, interlude des nuits : Gabriel Yared, Un baiser sur la vitre (bande originale : L'Amant)
  • France Culture, Science publique : Brian Eno & David Byrne, Mountain of needles
  • France Culture, Fréquence buissonnière : Kraftwerk, Computer World
  • France Culture, Contre expertise : Mastretta, Sabanas blancas cama estrecha